Verdi : Etes-vous vraiment familier du maître de l’opéra italien ?

Verdi est sur toutes les lèvres dès qu’on parle d’opéra italien. « Viva V.E.R.D.I», les trompettes d’Aïda, La Traviata… vous pensez tout savoir ? Testez vos connaissances.

Verdi a fait de la politique et a même été député à l’assemblée nationale italienne

Vrai. Verdi n’aime pas particulièrement la politique, mais c’est un ardent patriote. En 1861, le royaume d’Italie vient d’être proclamé. Les Italiens ont réussi à se libérer du joug autrichien et à unifier les différentes provinces. Il faut maintenant constituer une assemblée législative. Qui de mieux que Verdi pour incarner le symbole fort dont a besoin le nouveau pouvoir ? Ses opéras Nabucco ou Hernani ont suscité un enthousiasme national en dénonçant “l’occupation” autrichienne. Son nom a servi de code pendant l’unification italienne : “Viva Verdi” pour “Viva Victor Emmanuel Roi d’Italie”. Cavour persuade donc le compositeur de se laisser élire député. Verdi accepte mais déserte vite les bancs de l’Assemblée, et ne se représentera pas à la fin de son mandat en 1865.

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Rigoletto, La Force du destin… Verdi n’a écrit que des tragédies

Faux. En 1840, la Scala de Milan commande à Verdi un opéra bouffe : Un giorno di regno. La création est un fiasco car les chanteurs ne sont pas adaptés, mais sans doute aussi parce que Verdi n’a pas vraiment la tête à écrire de la musique joyeuse : son épouse et ses deux enfants en bas âge viennent de mourir. Mortifié par cet échec, il va désormais se consacrer à la veine tragique, avec pas moins de vingt-cinq opéras. Il faut attendre la fin de sa carrière pour qu’il se laisse à nouveau tenter par le genre comique. Ce sera Falstaff en 1893. L’opéra n’est au demeurant pas le seul genre dans lequel s’est illustré Verdi, même si s’y concentre l’essentiel de sa production. Le compositeur a aussi à son actif un quatuor à cordes, quelques mélodies, des hymnes – notamment le “Suona la tromba” écrit en 1848 à la demande du républicain Mazzini, dans le contexte de l’unification italienne – et de la musique sacrée, dont son fameux Requiem.

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La Traviata est tirée d’un roman de l’écrivain français Honoré de Balzac

Faux. La dame aux camélias, dont Verdi s’inspire pour La Traviata, est un roman d’Alexandre Dumas fils. L’écrivain y dépeint les mœurs de son époque… ce qui est aussi le but de Balzac avec sa Comédie humaine. Verdi est touché par le personnage principal de Dumas, cette demi-mondaine au cœur noble qui se sacrifie par amour. Cependant, pour que l’œuvre soit montée sur scène il faut passer la barrière redoutable de la censure. Le sujet est jugé comme étant une atteinte aux bonnes mœurs, et d’autant plus choquant que l’action se déroule dans le monde contemporain. Un compromis est finalement trouvé : La Traviata pourra être représentée… mais en costume Louis XIII !

La Traviata au Met de New York, dirigée par Y. Nézet-Séguin, avec D. Damrau et J.-D. Florez

Les trompettes d’Aïda ont été imaginées pour l’inauguration du canal de Suez

Vrai. Le canal de Suez permet de relier la mer Méditerranée et la Mer rouge, dans le nord-est de l’Egypte. Au terme de dix ans de travaux, le canal est inauguré en 1869. Pour célébrer l’événement, on commande à Verdi un opéra. On construit même un théâtre au Caire pour l’occasion. Aïda et ses célèbres trompettes ne sont néanmoins créés qu’à la fin de l’année 1871, presque un an après leur date initiale, car décors et costumes sont restés bloqués à Paris à cause du siège de la capitale par les Prussiens !

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Otello est la seule tentative de Verdi de mettre Shakespeare en musique

Faux. Verdi est passionné par l’œuvre de Shakespeare et transpose à l’opéra deux drames et une comédie : Macbeth, Othello et Les Joyeuses commères de Windsor (devenu Falstaff). Il a également en projet un Roi Lear, véritable serpent de mer de sa carrière car les conditions ne sont jamais réunies : le librettiste juge d’abord la tâche trop ardue, puis Verdi est pris par d’autres commandes, enfin le théâtre ne veut pas lui attribuer les chanteurs ayant le bon timbre pour les rôles… Bref, ce Roi Lear ne voit jamais le jour.

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Verdi est un homme à femmes et compte de nombreuses conquêtes

Pas précisément. Adolescent, il tombe éperdument amoureux de la fille de son protecteur : Margherita Barezzi. Mais sa jeune épouse meurt prématurément, de même que leurs deux enfants. Verdi va retrouver l’amour dans les bras de la cantatrice Giuseppina Strepponi… ce qui ne l’empêchera pas de flirter pendant quelques temps à droite et à gauche, notamment à Venise où le compositeur retrouve à plusieurs reprises un certain “Sior Toni” – l’usage dans ses lettres d’un nom de code masculin lui permettant d’échapper à la jalousie de sa femme. Même s’il est tendrement attaché à Giuseppina, l’usure du temps n’épargne pas leur couple. En 1868 il rencontre Teresa Stolz, qui vient de créer la version italienne de Don Carlo. S’en suit trente ans de ménage à trois jusqu’à la mort de Giuseppina en 1897. Teresa Stolz restera ensuite aux côtés du musicien jusqu’à sa disparition en 1901.

 

Giuseppina Strepponi, à l’époque où elle rencontre Verdi

 

 

Sixtine de Gournay

 

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