Le nombre de postes vacants dans l’industrie en France a triplé en 5 ans pour atteindre 60.000, et la situation risque de s’aggraver rapidement. L’une des interrogations du secteur porte sur l’immigration, un sujet politiquement explosif.
Selon les résultats d’une étude très sérieuse de la Fabrique de l’Industrie, le secteur va devoir embaucher 100.000 personnes par an dans la décennie à venir. Et, en l’état, on ne voit pas très bien où on va les trouver.
Car si chaque année 120.000 jeunes sortent du système éducatif avec une qualification industrielle, seule la moitié rejoint la filière. La faute à l’inadéquation de certaines formations avec les besoins actuels, la persistance d’une image négative du travail en usine, réputé dur et mal payé, et puis aussi l’idée que le secteur reste menacé.
Le taux de chômage est toujours supérieur à 7% en France
Cette crainte est très ancrée dans un pays où l’emploi industriel a chuté de 50% en 50 ans. Si rien n’est fait, c’est toute la stratégie de réindustrialisation du pays qui est en danger. Car il ne suffit pas d’améliorer la compétitivité ou de simplifier les procédures administratives pour attirer les usines du futur, il faut aussi convaincre des femmes et des hommes d’y travailler.
La solution passe-t-elle par le recours à l’immigration comme l’a reconnu vendredi le ministre de l’Industrie Roland Lescure ? Le sujet est politiquement explosif et il fera l’objet de débats enflammés lors du prochain débat sur le projet de loi immigration. Cela ne doit toutefois pas nous empêcher d’explorer cette piste. D’autant que nos voisins allemands, danois et néerlandais s’y engagent résolument.
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Mais dans un pays comme la France, où le taux de chômage est toujours supérieur à 7%, le recours aux talents étrangers ne peut pas être considéré comme LA solution dans la lutte contre les pénuries de main-d’œuvre. Il faut avant toute chose trouver les moyens de ramener vers l’emploi une partie de nos quelque 2 millions de chômeurs. Ce qui nous renvoie à notre point de départ. Pour réindustrialiser notre pays, il faut absolument renforcer l’attractivité de nos usines et surtout améliorer notre système de formation.
