Île-de-France : L’immobilier de bureau s’effondre, comment l’expliquer ?

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Le marché de l’immobilier de bureau est-il sinistré ? On dénombrait cet été pas moins de 4,5 milliards de mètres carrés de bureaux vides en Île-de-France. Vincent Bollaert, DG de Knight Frank France, cabinet de conseil en immobilier, a livré son analyse sur Radio Classique.

On assiste en région parisienne au mouvement inverse d’il y a quelques années : les entreprises délaissent désormais la banlieue pour se concentrer sur Paris intramuros, qui enregistre un niveau de taux de vacance des bureaux historiquement bas.

« Tout le monde veut être dans Paris », résume ainsi l’invité de David Jacquot dans l’émission C’est dans votre intérêt, diffusé chaque dimanche à 8h sur Radio Classique. La pratique du télétravail, intégrée pendant la crise sanitaire du Covid, a fait bouger les entreprises, « qui consomment moins de mètres carrés ». Mais ce n’est pas la seule explication à ce mouvement, précise bien le DG de Knight Frank France Vincent Bollaert.

La Défense a un atout : les transports en commun

« On a fait beaucoup de bruit sur la création du Grand Paris, et les investisseurs se sont portés sur les grands hubs de transports en commun ». Ainsi, plus d’1 million de mètres carrés ont été construits sur 10 ans en Seine-Saint-Denis et dans une moindre mesure à la Défense. Cela a donné lieu à une « suroffre » dans le 93, alors la Défense (92) risque de moins souffrir : « le quartier a un atout : les transports en commun, qui vont encore s’améliorer avec le lancement du RER E ».

Ces changements dans l’immobilier de bureau sont moins dus à l’expansion du télétravail – qui n’est pas si massif que ça – qu’à la hausse des taux d’intérêts dans l’immobilier et l’incertitude économique. Aujourd’hui, la tendance va à des bureaux plus petits et situés en ville, un phénomène qui existe aussi dans plusieurs métropoles françaises. L’objectif est « d’attirer les meilleurs talents et les clients », ainsi que les jeunes « qui demandent plus de télétravail et sont attentifs à la localisation du travail ».

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« Il est plus difficile de recruter dans un environnement tertiaire moins sympa ». Que faire alors des bureaux vides en périphérie des villes ? « En faire des logements est beaucoup plus facile à dire qu’à faire », tranche Vincent Bollaert, qui souligne que ce n’est pas « possible partout », que c’est « plus cher qu’on ne pense » et que cela nécessite « une volonté politique locale ».

Béatrice Mouedine

 

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