Philippe Jaroussky : « Quand je chante un oratorio, je ressens une forme d’humilité »

Le contre-ténor Philippe Jaroussky est l’invité du Journal du Classique, à l’occasion de la publication de son album La Vanita del mondo, qui sort aujourd’hui chez Erato.

Philippe Jaroussky insiste sur les connexions entre le monde baroque et le monde contemporain

En juin dernier, juste après le premier confinement, Philippe Jaroussky retrouvait les chemins du studio pour enregistrer un nouvel album avec ses complices de l’ensemble Artaserse. Un enregistrement vécu comme une libération pour le chanteur et ses musiciens qui n’avaient pas joué ensemble depuis de longs mois. Intitulé La Vanita del mondo, cet album dédié à l’oratorio italien, résonne avec d’autant plus d’émotions aujourd’hui – en cette période où le monde est ébranlé – qu’il met en avant la fragilité de l’existence. « On se rend compte que des œuvres écrites il y a plus de 300 ans parlent déjà de ce que nous vivons aujourd’hui. Cela met en avant la connexion qui existe entre le monde baroque et le monde contemporain » nous dit Philippe Jaroussky.

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Ce programme réunit des airs célèbres et des raretés du répertoire sacré baroque, chargés d’une grande force spirituelle. « Quand je chante le répertoire d’oratorio, je ressens une forme d’humilité » nous a confié le chanteur qui souligne ici la richesse d’écriture, parfois épurée, de ces pages signées Haendel, Scarlatti, Caldara mais aussi Bononcini, Torri ou Chelleri, mettant à l’honneur des personnages bibliques.

 

Philippe Jaroussky dirigera en 2021 un oratorio de Scarlatti et l’Opéra Jules César de Haendel

Ayant dû renoncer à la tournée de concerts prévue, en ce mois de novembre, avec les musiciens d’Artaserse, Philippe Jaroussky ne se projette pas moins dans le futur, un futur qui marquera un tournant dans sa carrière. Il dirigera ainsi pour la première fois sans chanter un oratorio de Scarlatti l’année prochaine en version de concert puis fera ses débuts dans la fosse, en 2022, au Théâtre des Champs-Elysées avec l’Opéra Jules César de Haendel. « Cela sera pour moi un grand vertige et je pense que j’aurai beaucoup de sueurs froides ! » nous a-t-il avoué.

 

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A ses casquettes de chanteur et de chef d’orchestre, s’ajoute celle de professeur dans le cadre de son Académie. L’occasion pour lui de transmettre son art à la nouvelle génération, à ces jeunes dont il perçoit tant la motivation que la détresse en cette période si difficile pour le monde musical. Un concert, avec la nouvelle promotion de l’Académie, est prévu (si la situation le permettra) le 18 décembre, à la Seine musicale, autour de la musique de Beethoven.

Laure Mézan

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