Ludovic Tézier : « L’échange affectif, presque amoureux qu’on peut avoir avec le public nous manque »

Ludovic Tézier est l’invité du Journal du Classique ce lundi 15 février à l’occasion de la publication de son premier album dédié à Verdi édité par Sony, ainsi que de son retour à l’Opéra de Paris pour une nouvelle production d’Aïda.

Ludovic Tézier partagera la scène de l’Opéra Bastille avec Jonas Kaufmann et Sondra Radvanovsky

Ludovic Tézier vient de chanter à Monte-Carlo, où les théâtres sont encore ouverts au public, et répète actuellement à l’Opéra de Paris aux côtés de Jonas Kaufmann et Sondra Radvanovsky une nouvelle production d’Aïda de Verdi qui sera présentée à huis clos et retransmis en direct sur Arte le 21 février.

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Le baryton savoure la chance qui lui est offerte de retrouver la scène en cette période si fragile de la vie musicale, même si la perspective de chanter pour une salle vide lui rappelle à quel point son métier est lié à son public : « nous, chanteurs, sommes des médiums dans le sens où nous transmettons des œuvres à un public vivant. L’échange affectif, presque amoureux que l’on peut avoir avec un public, qui est lui-même générateur d’énergie, nous manque profondément ».

Ludovid Tézier : Son nouvel album célèbre ses plus grands rôles Verdiens

Ce mois de février est également marqué par la publication tant attendue de son premier album, enregistré avec Frédéric Chaslin et l’Orchestra del Teatro Comunale di Bologna. Ludovic Tézier nous propose ici un florilège de ses grands rôles verdiens avec lesquels il a triomphé sur scène ces dernières années : Ford, Rigoletto, Posa, Germont, Macbeath, Jago

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Soit autant de personnages auxquels il a conféré tant de force et de profondeur avec cette élégance qui lui est propre. Ces rôles, il sait en surmonter les exigences vocales comme les complexités psychologiques en allant chercher au plus profond de l’âme de ces héros et allant même au-delà de leur dureté et leur noirceur : « même les méchants ont chez Verdi une part d’humanité. Cette humanité tempétueuse correspond au vrai fil de la vie » souligne-t-il.

 

Ludovic Tézier fera ses débuts dans le rôle d’Amfortas à l’Opéra de Vienne

Ludovic Tézier se confiera ce soir sur son formidable engagement dans ce répertoire dont il est aujourd’hui l’un des plus grands ambassadeurs, ainsi que sur les chemins que la pratique du répertoire Verdien l’invite à suivre. Selon lui, « si l’on veut coller à Verdi, il faut se cultiver dans l’ouverture et non dans la monomanie ».

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Cette ouverture le conduit vers Wagner, dont il s’apprête à chanter, pour la première fois, le rôle d’Amfortas de Parsifal à l’Opéra de Vienne : « de la même manière que j’ai pu m’appuyer sur Mozart pour avancer dans Verdi, je pense que mon Wagner s’appuiera beaucoup sur le chant verdien » déclare t-il, tout en promettant de continuer à servir le compositeur italien aussi longtemps que possible.

Laure Mézan

 

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