L’Opéra National de Paris annonce la disparition à 86 ans d’Attilio Labis, ancien danseur étoile dans les années 60 et grand défenseur de l’école française du ballet. Il était l’époux de Christiane Vlassi, elle-même danseuse étoile.
Attilio Labis avait été nommé danseur étoile en 1960
Né le 5 septembre 1936 d’un père sicilien et d’une mère française, Attilio Labis découvre la danse à l’âge de 9 ans après avoir étudié le piano et le violon. En 1945 il entre à l’école de dans de l’Opéra avant de rejoindre au début des années 50 le corps de ballet où il est nommé premier danseur en 1959 puis danseur étoile en 1960. Après sa prestation avec Claude Bessy dans Pas de Dieux, une chorégraphie de Gene Kelly, le journal Le Monde le décrira alors comme « un roi de l’Olympe juvénile et superbe ».
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Attilio Labis sera remarqué également pour Icare, que le chorégraphe Serge Lifar créa en 1935 et reprendra en 1962 avec de nouveaux décors et costumes de Pablo Picasso. « Labis non seulement est devenu un porteur digne des Russes, mais il se lance maintenant dans des tours de force qui l’enlèvent lui-même dans les airs », rapportait Le Monde en décembre 1963 après une représentation du Lac des Cygnes de Piotr Ilitch Tchaïkovski.
#AttilioLabis
L’Opéra national de Paris a la tristesse d’apprendre la disparition d’Attilio Labis, Danseur Étoile, chorégraphe et pédagogue, survenue le 26 janvier 2023 à l’âge de 86 ans.https://t.co/S3KTCVhXgM pic.twitter.com/fsfB8m9zyO— Ballet Opéra Paris (@BalletOParis) January 27, 2023
Manuel Legris salue « Un magnifique danseur, un fervent défenseur de l’Opéra de Paris »
Défenseur du style français, basé notamment sur le travail des pieds, il avait cependant suivi des cours en Russie avec de grands pédagogues comme Alexandre Pouchkine (le professeur de Rudolf Noureev et Mikhaïl Barychnikov). Après son retrait de la scène, Attilio Labis deviendra chorégraphe et professeur à l’Opéra de Paris. Plusieurs danseurs de l’Opéra lui ont rendu hommage, à l’instar de l’ex-étoile Manuel Legris, directeur du Ballet de la Scala de Milan. Il salue « Un magnifique danseur (…) un très grand professeur à l’enseignement unique, fervent défenseur de l’Opéra de Paris (…) une époque hélas révolue mais qui nous laissera des souvenirs indélébiles ». Parmi la jeune génération, l’étoile Hugo Marchand a écrit « Merci pour tout ce que vous avez fait pour la danse ».
Philippe Gault (avec AFP)