Guerre en Ukraine : Le danseur Mikhaïl Baryshnikov appelle à ne pas sanctionner les artistes et sportifs russes

Crédit: YouTube - Praemium Imperiale

Mikhaïl Baryshnikov s’est engagé, depuis le début de l’intervention militaire russe en Ukraine, avec d’autres personnalités de la communauté russe exilée, pour sensibiliser les grandes institutions occidentales sur le sort des artistes russes de plus en plus stigmatisés. L’ancien danseur vedette, d’origine sovieto-lettonne, qui s’était réfugié au Canada en 1974, souhaite faire partager une meilleure compréhension de la culture russe.

« Le mot russe est devenu toxique » selon Baryshnikov

Début mars, Mikhaïl Baryshnikov, avec l’écrivain russe Boris Akunin et l’économiste russe Sergei Guriev, a lancé un appel à ses compatriotes eux aussi exilés dans le monde entier. Dans cet appel, intitulé True Russia (Vraie Russie) et accompagné d’une campagne de dons (plus de 980 000 euros déjà récoltés), les signataires demandent à la communauté russe en exil à ne pas « rester les bras croisés » et de venir en aide aux Ukrainiens qui fuient l’armée russe.

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« Parce que la véritable Russie, c’est celle de Dostoïevski, Tolstoï, Tchékhov et Sakharov, et non l’État poutinien de la Fédération de Russie. La Russie n’est pas Poutine et Poutine n’est pas la Russie. La véritable Russie, c’est nous. Il faut que tous les Russes, unis, ensemble, viennent en aide aux réfugiés ukrainiens », lit-on dans l’argumentaire de cet appel qui précise également que le mot « Russe » est devenu « toxique ».

Mikhaïl Barychnikov : « La Russie est de retour à l’époque de Staline »

Interrogé par The Guardian depuis son domicile de New York, l’ancien danseur étoile du Kirov, du New York City Ballet et de l’American Ballet Theatre, dont il fut également le directeur artistique, estime que la culture russe (incluant artistes et sportifs) ne doit pas être une victime collatérale de la guerre en Ukraine. Selon Mikhaïl Baryshnikov, « un échange ouvert dans le domaine des arts est toujours une bonne chose. Je ne pense pas qu’il soit juste de faire peser le poids des décisions politiques d’un pays sur le dos d’artistes ou d’athlètes qui peuvent avoir des membres vulnérables de leur famille dans leur pays d’origine ». Le danseur, âgé de 74 ans et naturalisé américain depuis 1986, estime que « la Russie est déjà de retour à l’époque de Staline. Les arts sont des dommages collatéraux et il est impossible de spéculer sur la façon dont cela se déroulera ! ».

Philippe Gault

 

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