Londres : Sous la pression, le Royal Opera House renonce à son partenariat avec le pétrolier BP

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Le Royal Opera House de Londres a annoncé la fin de son contrat de sponsoring avec BP, dans un contexte de pression croissante sur les institutions culturelles liées aux entreprises exploitant les énergies fossiles. La compagnie pétrolière britannique était partenaire de l’institution londonienne depuis 33 ans.

 

Le ROH remercie BP d’avoir « permis à des milliers de personnes dans le pays d’assister à des ballets et des opéras gratuitement »

« Nous avons convenu que le partenariat ne s’étendrait pas au-delà de décembre 2022, date à laquelle le contrat a pris fin », a indiqué un porte-parole du Royal Opera House (ROH). « Nous remercions BP pour leur soutien financier pendant 33 ans qui a permis à des milliers de personnes dans le pays d’assister à des ballets et des opéras gratuitement », a-t-il ajouté. Le ROH n’a pas officiellement précisé la raison de la fin de ce partenariat, mais elle fait suite aux nombreuses ruptures de partenariats d’institutions culturelles britanniques avec des compagnies pétrolières, devenues des mécènes indésirables, sous la pression d’artistes et de militants environnementaux.

 

 

TotalEnergies a renoncé à sponsoriser les Jeux Olympiques de 2024 en France

Dès 2019, la Royal Shakespeare Company, prestigieuse compagnie théâtrale basée à Stratford-upon-Avon, avait ainsi renoncé à être sponsorisé par British Petroleum. La même année, des militants écologistes avaient perturbé une exposition temporaire du British Museum sponsorisée par BP. À l’époque, les responsables de l’institution avaient affirmé qu’ils comprenaient « les inquiétudes »,  mais avaient souligné que ces expositions étaient « coûteuses à mettre en place et seulement possibles à organiser avec ce type de soutien ». L’an dernier, la National Portrait Gallery a aussi mis fin à son partenariat avec BP, emboîtant le pas à d’autres institutions culturelles comme le British Film institute, le National Theatre, la National Gallery et le Southbank Centre qui ont rompu leurs accords avec compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell.

 

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En France, c’est en dehors du monde de la culture que d’autres secteurs sont visés pour leurs partenariats avec des compagnies pétrolières, à l’image des futurs Jeux Olympiques de 2024. La compagnie pétrolière TotalEnergies, sollicitée, avait ainsi renoncé à s’engager en 2019 sous la pression de la maire de Paris Anne Hidalgo. L’ONG Greenpeace s’en est également pris à l’organisation de la prochaine Coupe du monde de rugby en France en 2023, dont TotalEnergies est un des sponsors officiels.

Philippe Gault (avec AFP)

 

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