La maison de vente Tarisio va mettre en vente les 15 et 16 mars, un violon Guarneri del Gesù qui pourrait atteindre un prix record. Estimé à un minimum de 10 millions de dollars le Baltic, fabriqué vers 1731, pourrait dépasser le record de 16 millions de dollars dépensés en 2012 pour un autre modèle du luthier de Crémone.
Guarneri n’a fabriqué que 250 violons contre plus de 1100 par Stradivari
Officieusement, le prix record de vente d’un violon est estimé à 16 millions de dollars pour le VieuxTemps fabriqué par Guarneri en 1741 et vendu par J&A Beare Ltd en 2012. Mais le record officiel est détenu par la maison de vente aux enchères américaine Tarisio, pour le Lady Blunt, un Stradivarius vendu en 2011 pour 15,9 millions de dollars à un acquéreur anonyme (le produit de la vente avait été donné au Fonds d’aide aux tremblements de terre et aux tsunamis du nord-est du Japon par la fondation qui l’avait vendu). En juin 2022, un autre Stradivarius, le Da Vinci, également mis en vente par Tarisio, a failli battre ces records mais avait finalement trouvé preneur pour « seulement » 15,34 millions de dollars.
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Mi-mars, les enchères pour un autre modèle de Guarneri del Gesù, le Baltic, vendu également par Tarisio, pourraient largement dépasser ces sommes. Pour le directeur de la maison de vente new-yorkaise : « Le Baltic n’est pas qu’un instrument de musique, c’est un investissement financier pour les banques et les fondations de plus en plus intéressées par ce type d’acquisition ». D’autant plus que, d’après Carlos Tome, la côte de Guarneri, qui n’a fabriqué que 250 violons (contre près de 1100 par Antonio Stradivari), est au plus haut. Actuellement, le Baltic est estimé à un prix de base de 10 millions de dollars, « un prix attractif uniquement pour attirer et générer de l’intérêt » pour Carlos Tome, mais qui s’attend à ce que sa vente atteigne 20 millions de dollars.

Le Baltic est mis en vente par un homme d’affaires, collectionneur et mécène chinois installé à Hong Kong
Fabriqué vers 1731, Le Baltic, avec sa longueur de corps plus courte, ses ailes plus larges et ses rosaces distinctes en forme de hache, pourrait bien avoir été le 1er exemplaire d’une nouvelle série lancée par Bartolomeo Giuseppe Guarneri et qu’il produisit pendant environ sept ans à partir d’un stock d’érable d’une qualité exceptionnelle. Exposé au Metropolitan Museum de New-York en 1994 dans le cadre d’une exposition de 25 instruments Guarneri exceptionnels, puis à nouveau en 2012 et 2013, l’instrument est mis en vente par son propriétaire (depuis 1979), Sau-Wing Lam, un homme d’affaires, collectionneur et mécène chinois installé à Hong Kong.
Philippe Gault