Alain Rey est mort, figure du « Robert » et amoureux de la musique classique

Wikimedia Commons Lionel Allorge

Alain Rey, le célèbre linguiste et lexicographe est mort à l’âge de 92 ans. Rédacteur en chef des publications des éditions Le Robert, ce maître de la langue française était aussi un amoureux de la musique classique qui l’a accompagnée dès son enfance.

Alain Rey a découvert Bach avant Tintin grâce à son père

Depuis près de 60 ans Alain Rey dirigeait les dictionnaires de la maison d’édition Robert (il est notamment à l’origine du Petit et du Grand Robert). Pendant toutes ces années, cet éminent linguiste et lexicologue a promené sa moustache, sa voix calme et posée et sa passion inaltérable sur les ondes radio, les écrans de télévision et dans des conférences pour expliquer, décortiquer, raconter la langue française et ses mots dont il fut le plus grand spécialiste mais surtout le plus ardent défenseur. On sait moins qu’outre la gastronomie, Alain Rey était passionné de musique classique. Une passion qui ne l’a jamais quittée depuis une enfance bercée par les grands compositeurs que son père, polytechnicien, bibliophile et ténor amateur, chantait et écoutait dans la maison familiale du Puy-de-Dôme.

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Interrogé par L’Express, Alain Rey avouait « Grâce à mon père, j’ai eu une enfance musicale. J’ai connu Bach avant Tintin » ajoutant que ses compositeurs préférés étaient Bach, Schubert et Ravel et qu’il regrettait de ne pas avoir eu le talent de jouer ou composer de la musique. Des références musicale qu’on retrouve dans certains des ouvrages qu’il écrivit comme dans « Le dictionnaire amoureux du diable » (Plon 2013) dans lequel il expliquait que par l’intermédiaire du diable, on peut aussi parcourir l’histoire de la musique, notamment à travers les œuvres de Schubert, Berlioz, Gounod, Meyerbeer, Weber, Liszt, Dvorak ou Ravel. On doit également à Alain Rey une préface passionnée du « Dictionnaire des mots de la musique » (Outre-mesure 2002) de Jacques Siron.

Alain Rey aimait faire découvrir des compositeurs méconnus

Reçu à plusieurs reprises sur Radio Classique par Olivier Bellamy, Alain Rey se faisait un plaisir de participer à la programmation des morceaux diffusés lors de ces émissions. Du classique Jean-Sébastien Bach, bien sûr, pour « La suite anglaise » interprétée par Glenn Gould au romantique Franz Liszt pour sa « Valse de Mephisto » jouée par Vladimir Horowitz mais également des compositeurs moins connus tel que Carl Maria von Weber dans un extrait de « La gorge des loups » ou Hildegarde von Bingen pour son « Ordo Virtutum ».

Philippe Gault

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