Le nombre de contaminations au Covid repart à la hausse en cette rentrée : 33% en une semaine selon Santé Publique France. Au delà des asymptomatiques, les personnes touchées par le Covid long continuent de souffrir durement de la maladie. Des unités médicales existent partout en France pour prendre en charge ces patients exténués.
Au delà des asymptomatiques et des malades passagers, il y a ceux qui souffrent encore du virus trois mois après avoir été contaminé – on parle de Covid long, qui provoque une fatigue extrême chez les patients. Pour les prendre en charge, des unités dédiées existent partout en France, dont l’une au CHU de Rennes qui a accueilli 400 patients en un an, parmi lesquels Monica, 45 ans. Cela fait maintenant un an qu’elle a été contaminée par le Covid et depuis, une immense fatigue ne la quitte plus. Elle peut dormir jusqu’à 18h d’affilée et le moindre effort la plonge dans une sorte de brouillard cognitif. Elle témoigne ne plus avoir les mêmes capacités physiques et cognitives : « pour cuisiner, je retrouvais le poivre dans le frigo. Je n’arrivais pas à conduire ou je me perdais sur la route. J’oubliais aussi des rendez-vous ».
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Jusqu’à la fin du mois, elle est comme 15 autres patients dans cette unité de Covid long de Rennes deux fois par semaine. Ils enchaînent les rendez-vous avec un orthophoniste, un neuropsychologue, mais font aussi de l’activité physique avec Sandra, la kinésithérapeute de l’unité. Des tapis de course et des vélos d’intérieur sont prévus pour que les corps réapprennent l’effort, après des mois de fatigue accumulée. Tous les patients ne partent pas du même niveau. « Certains ne sont pas du tout essoufflés et d’autres le sont. Il y a aussi des douleurs musculaires où articulaires. Souvent, les patients sont un peu perdus, mais se retrouver en groupe leur permet aussi de voir qu’ils ne sont pas tout seuls », explique la kinésithérapeute.
80% des patients passés par l’unité Covid long du CHU ont repris le travail dans le mois qui a suivi
Deux patients sur trois sont des femmes avec une moyenne d’âge de 45 ans, sans aucun antécédent médical. Le plus dur est supporté par les mamans qui ont des enfants en bas âge. « Elles culpabilisent beaucoup de ne pas avoir la patience pour s’occuper des enfants. Et ils ne comprennent pas pourquoi leur maman n’est pas disponible », explique la cheffe de service au CHU de Rennes Isabelle Bonan. « C’est dur psychologiquement”. On ne guérit pas d’un coup du Covid long, rappelle-t-elle. L’objectif de l’unité est surtout d’accompagner les patients vers un retour à la vie normale. 80% des patients passés par l’unité ont effectivement repris le travail dans le mois qui a suivi.
Rémi Pfister
Retrouvez le reportage de Rémi Pfister à partir de 1′: