C’est un coup tordu assez ahurissant qui s’est produit au sein de la mairie de Saint-Etienne. Un chantage à la sextape visant Gilles Artigues, l’ex-adjoint du maire Gaël Perdriau, a été organisé parce que celui-ci commençait à prendre trop de place. L’organisateur du coup monté se dévoile aujourd’hui dans Le Parisien.
Gaël Perdriau était au courant du chantage, selon l’instigateur Gilles Rossary-Lenglet
Le Parisien-Aujourd’hui en France nous rapporte cette histoire ahurissante de sextape. 50 000 euros d’argent public ont été détournés pour compromettre Gilles Artigues, ex-premier adjoint UDI au maire de Saint-Etienne, le LR Gaël Perdriau. L’idée était de le filmer dans une chambre en compagnie d’un escort-boy lors d’un déplacement à Paris en 2014. Le premier adjoint commençait à occuper un espace politique trop large, ce qui dérangeait au sein de la mairie. Gilles Rossary-Lenglet, compagnon d’un des adjoints au maire et complice de l’opération, confirme les montants impliqués. Celui-ci affirme même dans Le Parisien que le maire de Saint-Etienne était au courant du coup monté. A la question : « qui a eu l’idée d’une sextape contre M. Artigues ? », Gilles Rossary-Lenglet répond : « c’est moi. Gaël Perdriau et son directeur de cabinet cherchaient un moyen de le tenir. Je leur ai fourni ce moyen ». Il aurait présenté directement son idée au maire : « Samy Kefi-Jérôme [son conjoint et adjoint au maire] a recommandé mon aide car je sais faire ce genre de barbouzeries ».
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Pour filmer la scène, l’instigateur a utilisé une GoPro prêtée par une employée du cabinet du maire
Gilles Rossary-Lenglet raconte comment il a tout organisé à Paris fin 2014, et comment il a fait venir un escort boy pour 300 euros dans la chambre d’hôtel de Gilles Artigues. Pour filmer, l’instigateur a utilisé une GoPro prêtée par une employée du cabinet du maire : « j’ai découpé un carton pour y mettre la caméra et cacher la petite lumière rouge. Elle a été posée à côté de la télévision, en face du lit. J’ai donné la vidéo montée à Sami Kefy-Jérôme, qui s’est chargé de transmettre au maire et à son directeur de cabinet. » Le Parisien pose cette question : « à quel moment a-t-il été convenu de vous verser de l’argent ? ». « J’ai donné dès le départ mon tarif, 50 000 euros, et ça n’a pas été discuté une seule seconde », rétorque Gilles Rossary-Lenglet. Jusqu’à présent, le maire de Saint-Etienne évoque une machination contre lui. Une affaire qui en dit long sur le niveau d’un certain marigot politique.
David Abiker
