Omar Raddad : « C’est aussi une affaire de racisme » assure Jean-Marie Rouart

LYDIE/SIPA

La justice se prononcera le 15 septembre sur une possible révision du procès d’Omar Raddad, jardinier marocain condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991. Auteur du livre Omar, la construction d’un coupable (éditions De Fallois), l’Académicien Jean-Marie Rouart était l’invité ce mercredi 7 septembre de la matinale de Radio Classique.

Jean-Marie Rouart : « Omar Raddad a été condamné aussi parce qu’il était maghrébin »

« La littérature, c’est toujours la recherche de la vérité et de la justice », a assuré Jean-Marie Rouart au micro de Guillaume Durand, justifiant ainsi sa volonté de défendre Omar Raddad. Plus de 30 ans après les faits, et après avoir passé 7 ans en prison, l’unique condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal espère obtenir une révision de son procès. L’écrivain a longuement égrené les points faibles de ce dossier : l’état physique de Ghislaine Marchal, qui ne lui aurait pas permis d’inscrire dans l’obscurité le fameux « Omar m’a tuer », l’absence d’ADN de l’accusé alors que deux ADN ont été retrouvés mêlés au sang de la victime, mais aussi la date du meurtre.

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On parle d’abord du 24 juin 1991, « or » , souligne Jean-Marie Rouart, « ce jour-là Omar Raddad est à Toulon dans sa famille. Quand son avocat le fait observer au juge, celui-ci appelle les médecins légistes en leur demandant de changer la date [du décès] ! ». En filigrane de ce dossier, poursuit-il, « il y a le sentiment d’une justice de classe ». La famille de Ghislaine Marchal va choisir des avocats prestigieux, comme Henri Leclerc et Georges Kiejman « pour enfoncer Raddad », assure l’écrivain, résumant « c’est prendre un marteau pilon pour écraser une mouche ». Jean-Marie Rouart pointe aussi les curieuses circonstances atténuantes « pour un crime aussi abominable », rappelant qu’un des jurés avait évoqué « des pressions ». Pour finir, il a évoqué des propos racistes du président de la cour lors du premier procès : « c’est aussi une affaire de racisme, il faut le dire. [Omar Raddad] a été condamné aussi parce qu’il était maghrébin ».

Béatrice Mouedine

 

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