« Des enfants essoufflés au bout de 2 étages » : La sédentarité des jeunes inquiète les professionnels de santé

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C’est dès l’enfance que se joue la formation musculaire, mais avec la crise du Covid et l’essor des écrans, les jeunes délaissent de plus en plus l’activité physique. Le gouvernement a lancé en septembre dernier un dispositif pour leur proposer 30 minutes de sport.

Près de six millions d’élèves du primaire pratiquent depuis la rentrée 2022 30 minutes d’activité physique chaque jour à l’école. Des mesures sont prises car les chiffres inquiètent : selon une étude publiée par Santé Publique France, chez les 6-17 ans, seulement la moitié des garçons et un tiers des filles pratiquent au moins une heure d’activité physique d’intensité modérée à élevée par jour. Ces 60 minutes sont les recommandations de l’OMS pour lutter contre le surpoids chez les jeunes.

Et avec l’essor des nouvelles technologies, il y a urgence. Les pourcentages d’exposition chez les jeunes sont en pleine explosion: la moitié des enfants de 6 à 10 ans passent trois heures ou plus devant un écran. Chez les adolescents, ils sont désormais plus de 80%.

« On est en train de développer des maladies sociétales »

Portable, tablette, jeux vidéo… tout cela accentue la sédentarité : « on est en train de développer des maladies sociétales », regrette le médecin nutritionniste Arnaud Cocaul. Les responsables sont certes les moyens modernes de communications mais aussi les nouveaux déplacements. « Avec la trottinette et le vélo électrique, on marche moins et on a moins de dépenses physiques qu’avant », explique-t-il.

Pourtant, c’est à l’adolescence que le corps se développe le plus et que la formation musculaire est la plus importante. Cela prépare en quelque sorte le terrain pour le futur, précise le pédiatre Francois-Marie Caron : « c’est inquiétant de voir des enfants essoufflés au bout de deux étage, alors que c’est un signe de vieillissement chez les personnes âgées ».

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Par ailleurs, l’enjeu de la lutte contre la sédentarité ne se résume pas aux questions de surpoids, alerte le pédiatre. Il est aussi question de développement cognitif, de la mémoire et donc des performances scolaires. Les médecins le savent, les jeunes ont été très impactés par la crise du Covid, que ce soit dans leur mode de vie mais aussi psychologiquement. Or, une heure d’activité physique intense trois fois par semaine permettrait de lutter efficacement contre les états dépressifs.

Rémi Pfister

Retrouvez le reportage de Rémi Pfister à partir de 06:15

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