IHU de Didier Raoult visé par une information judiciaire : Le soutien des Marseillais mis en avant par la presse

ISA HARSIN/SIPA

Le gouvernement a saisi la justice suite au rapport sur l’Institut Hospitalier Universitaire de Marseille, qui pointe des dérives graves dans le management de Didier Raoult. Une figure controversée qui continue d’être populaire parmi les Marseillais.

Didier Raoult a poursuivi la prescription de l’hydroxychloroquine contre le Covid, malgré son interdiction et l’absence de preuve clinique

Fin de règne : la formule est à la une du Parisien-Aujourd’hui en France pour le professeur Didier Raoult. Un rapport accablant pointe les dérives à l’Institut Hospitalier Universitaire (IHU) de Marseille, longtemps dirigé par l’infectiologue de 70 ans qui s’est fait connaître lors la crise du Covid. Depuis le 1er septembre, Didier Raoult est en retrait mais un rapport de l’Inspection générale de l’Education, du Sport et de la Recherche est venu pointer de graves manquements dans sa gestion scientifique et humaine de l’IHU. Le Parisien-Aujourd’hui en France parle d’un rapport au vitriol sur la poursuite de la prescription de la fameuse hydroxychloroquine contre le Covid, malgré l’absence de preuve clinique et le fait que cette prescription était interdite. Ensuite, il est reproché à l’établissement que dirigeait l’infectiologue d’avoir mené des essais dangereux sans respect des protocoles habituels. Le rapport signale également un management parfois agressif, méprisant et humiliant, ce que conteste formellement l’intéressé. Enfin, les inspecteurs évaluent à plus de 22 % l’explosion des dépenses de l’IHU entre 2017 et 2022. Raoult médiatisé, Raoult adulé, Raoult visité, rappelons-le, par Emmanuel Macron et aujourd’hui, Raoult conspué.

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Des figurines, des t-shirts et des bougies à l’effigie de Didier Raoult à Marseille

Si j’en crois Le Parisien, les Marseillais restent très attachés à leur professeur. Ils se souviennent des immenses files d’attente, il y a deux ans déjà, à la porte de son institut pour être testé ou se faire prescrire la fameuse hydroxychloroquine. Ils ont fait de Raoult une icône. Il y a eu des santons – des petites figurines –, des t-shirts, des bougies à son effigie et à sa gloire. « Les gens l’ont aimé car il a donné de l’espoir aux Marseillais », explique au journal le gérant d’une parfumerie qui vend des savonnettes à son effigie. « Ici les gens sont pour le professeur quoi qu’il arrive. Je lui serai toujours reconnaissant de m’avoir permis de me dépister et de me soigner à l’hydroxychloroquine », poursuit le parfumeur. Karim, un quinquagénaire, continue l’éloge : « un grand savant, un bienfaiteur, les Marseillais lui sont reconnaissants, ceux qui le critiquent ne sont pas d’ici ». Difficile de trouver à Marseille un témoignage qui accable Didier Raoult. C’est un peu comme pour Bernard Tapie : une relation passionnelle. La fidélité des Marseillais n’empêchera pas le gouvernement de saisir la justice et leur cher professeur de s’installer vendredi matin sur un banc du tribunal pour attaquer en diffamation l’infectiologue parisienne Karine Lacombe.

David Abiker

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