Didier Raoult : « Il n’y a pas d’évidence que les mesures pour contrôler l’épidémie de covid-19 aient fonctionné »

Didier Raoult était l’invité politique de la matinale de Guillaume Durand ce jeudi 28 janvier. L’infectiologue juge la réponse politique de restrictions des libertés pour lutter contre l’épidémie de covid-19 comme étant une solution « disproportionnée » dont les conséquences sociales sont trop importantes.

Didier Raoult : « On sait que les virus mutent, c’est une notion fondamentale »

Faut-il qualifier les nouveaux variants de nouveaux virus ? Ces rebonds épidémiques sont-elles des nouvelles épidémies ? Didier Raoult qualifie ces débats comme étant « de la sémantique et non de la science ». L’infectiologue dresse le constat d’un virus qui, comme chaque virus, « est vivant et s’adapte à vous ». Il fait un parallèle avec la grippe, dont les variants « n’ont chaque année pas la même sévérité ». Le Covid-19 mute donc régulièrement et Didier Raoult rappelle que « dès août, le variant venant de la Méditerranée donnait des formes moins sévères ». Le variant 4, lui, « donne des formes comparables avec le virus de Wuhan mais dans des épidémies plus longues et étendues, qui durent en moyenne quatre mois au lieu d’un mois et demi ».

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Concernant les vaccins, Didier Raoult estime « plus dangereux de faire un vaccin sur une seule forme du virus que sur l’ensemble du virus ». Il détaille cette idée en expliquant qu’un « vaccin à base de mélange des virus circulant permet d’avoir des anticorps contre la protéine spike mais aussi contre d’autres protéines ». Ainsi, selon l’infectiologue, un unique vaccin sous leurs formes actuelles ne peut étouffer l’épidémie, comme c’est le cas « avec des maladies immunisantes comme la rougeole ou la varicelle ». Une nouvelle fois, Didier Raoult prend pour exemple la grippe : « si on pouvait régler cette maladie avec un seul vaccin on le saurait, chaque année il faut réinventer un vaccin en introduisant de nouvelles souches ».

 

Didier Raoult : « Il va falloir s’arrêter à un moment, on ne va pas proposer à la population de vivre cloisonnée pour le reste de l’humanité »

Didier Raoult dénonce une « émotion disproportionnée » concernant l’impact réel de l’épidémie. Il juge la mortalité liée « à deux facteurs essentiels : l’âge et l’obésité » et poursuit en déclarant « qu’un des problèmes majeurs est que nous avons des sociétés d’obèses qui sont particulièrement sensibles à cette maladie ». Ainsi, « un des points de lutte contre cette maladie serait de lutter contre l’obésité ». Didier Raoult affirme qu’il faut « faire le point sur qui meurt vraiment », dans l’hôpital qu’il dirige, les gens de moins de 65 ans « sont soit morts avec le covid et non pas de la maladie, soit ils avaient des facteurs de risques associés ». La population véritablement touchée par cette maladie est donc une catégorie de gens « extrêmement fragile avec une espérance de vie très faible ».

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Didier Raoult appelle donc à « revenir à la raison », et développe l’idée « qu’il n’y a pas d’évidence que les mesures sociales pour contrôler l’épidémie aient contrôlé quoi que ce soir, il faut laisser les gens vivre et les soigner ». Selon lui, « la disproportion de la réponse de la société est liée à une émotion terrible , ce qui amène à des conclusions trop hâtives et des décisions puissantes aux conséquences graves sur le plan social ». Didier Raoult conclut de la manière suivante : « l’Histoire se souviendra d’une époque où les gens étaient fous, où au lieu de soigner ils ont obligé des populations à rester à la maison. C’est un des phénomènes les plus étranges qui ce soit passé dans l’Histoire moderne ».

Rémi Monti

 

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