Après un an et demi de crise du Covid-19, vos journaux reviennent ce matin sur la bataille rangée au Parlement sur le projet de loi sanitaire, finalement adopté en commission mixte paritaire. Adoption dans la douleur titrent les Echos ce matin. Le Figaro lui, estime aujourd’hui qu’on est à la croisée des chemins, une balance complexe entre santé et libertés. Quant au Parisien, il décrit les effets du Covid long, sur lequel on manque de recul.
Londres a levé quasiment toutes les restrictions mais se retrouve maintenant avec une épidémie de cas-contacts
Certes, l’épidémie de Covid-19 repart très fort, mais « cela valait-il l’adoption en urgence d’un Pass sanitaire élargi aux normes omnipotentes et tatillonnes ? » se questionne Laurence de Charrette. L’éditorialiste s’en prend ce matin « à cet Etat toujours avide de technocratiser l’existence, quitte à broyer ce qu’il nous reste de fraternité. Prêt à compter les assiettes à Noël, à interdire les visites aux malades au point de ne plus parvenir un jour à convaincre des bienfaits de la vaccination ».
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Liberté et santé : la question agite sérieusement aussi le Royaume-Uni, nous raconte le Figaro. Londres a levé quasiment toutes les restrictions mais se retrouve maintenant avec une épidémie de cas-contacts. Ils étaient plus de 600 000 à la mi-juillet à se retrouver contraints de s’isoler par une nouvelle application téléphone. Résultat : l’Angleterre et le Pays de Galle sont touchés par une pénurie de personnel et la paralysie guette par endroit. Faute de conducteurs, des trains sont annulés, faute d’agents les files d’attente s’allongent aux aéroports. Et aujourd’hui, nous dit le Figaro, ce sont les agriculteurs qui ont des sueurs froides alors que doit commencer la période la plus intense des récoltes.
Le Covid long atteint 250 000 à 300 000 personnes aujourd’hui en France
Dans ces conditions, comment convaincre les sceptiques ? Et notamment les réticents à la vaccination ? Par des faits et de la pédagogie, nous dit le Parisien. Si on manque de recul sur les vaccins, on manque aussi de recul sur le Covid-19 et ses formes longues. Le Covid long, nous rappelle le quotidien, atteint 250 000 à 300 000 personnes aujourd’hui en France. Des malades dont quelque 200 symptômes persistent 6 mois après avoir contracté la maladie : de la toux, de la perte de goût, d’odorat et des fatigues chroniques. « Moi j’ai commencé par perdre mes cheveux » raconte une soignante en page 3 du Parisien dans un reportage sur les Covid des soignants.
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Pour Laurence, une infirmière de 52 ans, c’était plutôt la fatigue : « Pour faire le ménage chez moi, je suis obligé de le faire en trois fois parce que je suis à bout de souffle. » Le Covid long empoisonne aussi la reprise du travail : « un médecin qui bute sur les mots, qui a des troubles de la concentration, ça peut vite devenir compliqué » raconte un généraliste « Même chose quand vous avez perdu l’odorat, l’odeur peut être capitale pour établir un diagnostic ». Le Covid long laisse des traces psychologiques : « Je ne me reconnais plus » ajoute Laurence, pour qui l’épidémie a aussi durablement changé l’image de son corps.
Marc Bourreau