Jean-Michel Blanquer veut « tenir les délais » du Bac et du Brevet, malgré le confinement

Jean-Michel Blanquer était l’invité de la matinale de Renaud Blanc. Le ministre de l’Education a assuré vouloir « tenir les délais » des épreuves du bac et du brevet. Chaque famille sera jointe « une fois par semaine au téléphone » pour s’assurer de la progression de l’élève. Il a aussi indiqué que les enfants des forces de l’ordre ne seront pas gardés comme ceux des soignants.

Jean-Michel Blanquer assure qu’il y aura un bac et un brevet des collèges 2020

« La situation dans laquelle nous sommes devrait durer jusqu’aux vacances de printemps, en (les) incluant ». Jean-Michel Blanquer a confirmé ce matin, au micro de Renaud Blanc, que quel que soit la durée de fermeture des établissements scolaires, un baccalauréat et un brevet des collèges 2020 auraient bien lieu. Il a indiqué qu’un bac reporté à septembre « n’est pas la première des solutions ». Il a réitéré sa volonté de « tenir les délais » et s’est bien gardé de révéler un quelconque plan alternatif. « Je fais attention aux commentaires car dès que l’on évoque un plan b ou c, cela devient hypothèse majeure », a-t-il regretté.

 

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En attendant, les 13 millions d’écoliers, de collégiens, de lycéens et d’étudiants doivent travailler depuis chez eux. Une plateforme numérique a été mise en ligne par le ministère pour les accompagner mais des problèmes de surcharge informatique continuent de se manifester.

 

 

« Aujourd’hui, cela va un peu mieux qu’en début de semaine », a attesté le ministre, qui invoque des soucis « locaux ». « Je ne dis pas que tout est parfait mais l’informatique est quand même au rendez-vous. »

 

 

« Chaque famille sera jointe une fois par semaine au téléphone » pour constater de la « progression de l’élève »

Environ 5% des élèves n’ont pas d’équipement informatique à domicile, selon le chiffre du ministre. « On s’est aussi mobilisé pour remédier à ce problème avec notamment des prêts de tablettes et des ordinateurs ». Des « points de contact » et des permanences administratives et pédagogiques sont assurés au sein de nombreux établissements scolaires et doivent permettre aux jeunes en difficultés d’obtenir « des documents, un appui ou des conseils ». « On peut aussi faire travailler les élèves à distance avec des coups de téléphones et des manuels ».

 

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Outre le risque d’inégalité face à l’informatique, s’ajoute celui des différences de niveau culturel entre les parents, chargés temporairement de faire la classe à leurs enfants. Jean-Michel Blanquer prévoit des « appels plus nombreux aux élèves en difficultés » en lien avec le monde associatif. « Ma 1ere préoccupation, c’est de hausser le niveau général et donc, de contribuer à diminuer les différences sociales ». Il préconise en même temps de profiter de ce moment pour « essayer de faire gagner à l’enfant de l’autonomie » en apportant « à la fois un cadre et de l’empathie ». Le ministre s’est fixé pour objectif « que chaque famille soit jointe une fois par semaine au téléphone pour savoir comment va la progression de l’élève ».

 

 

Pas de garde pour les enfants de policiers ou de gendarmes, comme pour ceux des soignants

Les établissements d’enseignements continuent toutefois d’accueillir les 30.000 enfants du personnel soignant. « Tous les collèges et les écoles ne sont pas ouverts. Nous avons fait des regroupements, qui permettent de faire des classes de 10 élèves. Souvent moins. Nous nous organisons pour pouvoir réaliser cet accueil le mercredi, le samedi et le dimanche, parce qu’il y a aussi beaucoup de soignants qui vont travailler à ces périodes-là ».

 

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Jean-Michel Blanquer a cependant fermé la porte à la garde des enfants de policiers ou gendarmes. « Beaucoup de professions sont légitimes à (le) demander, mais nous essayons d’éviter (les contacts). Cela représenterait beaucoup d’enfants et le but n’est pas de faire un retour à la situation antérieure ».

 

 

Les propos d’Agnès Buzyn « comportent leurs propres contradictions », pour Jean-Michel Blanquer

Le ministre de l’Education compte aussi sur les médias pour épauler les élèves dans leur apprentissage. « Nous avons lancé cette semaine l’opération « Nation apprenante », faite pour que tous les médias puissent contribuer à ce que les contenus soient riches et correspondent au programme que les élèves ont à faire. Sans doute qu’en éducation musicale, vous avez un grand rôle à jouer «  à Radio Classique « comme vous le faites en temps normal ».

 

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Invité à réagir aux déclarations d’Agnès Buzyn, faites en début de semaine dans Le Monde, Jean-Michel Blanquer a préféré mettre les accusations de l’ancienne ministre sur le compte de « la fatigue d’une campagne électorale ». « Ce sont des propos qui comportent leurs propres contradictions. Je pense qu’il ne faut pas leur attribuer une importance excessive ».

 

Nicolas Gomont

 

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