Emmanuel Macron : Des « vacances studieuses » avant une rentrée bouillante

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Emmanuel Macron, le président de la République, est retiré à Bormes-les-Mimosas depuis le 30 juillet. Avant une rentrée chargée et difficile, le chef d’Etat reste studieux pour éviter les erreurs de communication et avancer sur certains dossiers qui s’annoncent bouillants dès son retour.

La rentrée d’Emmanuel Macron s’annonce mouvementée

On entend assez peu parler d’Emmanuel Macron en ce moment. Le président poursuit ses « vacances studieuses » à Brégançon, où il est retiré depuis le 30 juillet. Il se prépare depuis cet « Elysée sur mer » à une rentrée explosive qui se rapproche à grands pas. En effet, « vacances studieuses », c’est le terme qu’emploie notamment l’entourage du président pour décrire ce qu’il fait de son été. Comme la tradition le veut, Emmanuel Macron et sa compagne se sont retirés depuis maintenant 2 semaines à l’incontournable Fort de Brégançon. Pourtant, il ne faut pas croire que le chef de l’Etat y est véritablement en congé. Alors, s’il est vrai que pour le moment, c’est plutôt la partie « vacances » qui a été la plus visible. Ainsi, comme il l’avait déjà fait ces dernières années, Emmanuel Macron est apparu cette semaine en Une des magazines peoples, au volant de son jet ski. Une communication pas idéale, dans un contexte où les forêts françaises brûlent, où l’inflation reste galopante et les vagues de canicule s’enchaînent.

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Néanmoins pour le reste, le président se fait tout de même discret. Pas de bain de foule au programme, il préfère insister sur une mobilisation désignée comme constante. Il faut dire que les derniers mois vécus ont été plutôt denses, et les dossiers bouillants devraient animer la rentrée. En effet, en septembre, il faut s’attendre sans aucun doute à quelques secousses. La rentrée s’ouvrira d’abord sur un long mois de concertation, à la fois en public et en coulisses. Il y aura des événements visibles pour le Français, notamment le lancement du Conseil national de la refondation, le fameux CNR. Emmanuel Macron doit également aborder de grands chantiers dans une logique de dialogue avec les élus, les syndicats et les citoyens, même s’il concentre déjà beaucoup de critiques. Ensuite, il y aura ce que les Français ne pourront pas voir, c’est-à-dire les négociations en coulisses qui se mèneront entre la majorité et les oppositions pour préparer tous les textes à venir.

 

Les députés de la majorité espèrent arriver dans l’Hémicycle avec quelques accords déjà scellés en amont

Il est vrai que le mois d’octobre sera pour le président la rentrée parlementaire. Là encore, l’agenda est chargé. On pense notamment au grand débat prévu sur l’immigration, au texte sur l’assurance-chômage, à la loi d’orientation et de programmation, budget de l’Etat et de la sécurité sociale pour l’année 2023 et peut-être même à une réforme des retraites. Ces sujets sont très épineux, d’autant plus que l’on peut ajouter à cela l’urgence énergétique qui se profile, avec un hiver que l’on dit d’avance compliqué. N’oublions pas aussi les difficultés liées au pouvoir d’achat, même si l’exécutif assure que les effets du texte voté en août se feront ressentir dès le mois de septembre.

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Tout cela se passera dans un contexte politique toujours aussi particulier. Les Républicains vont multiplier les « marqueurs » sur le budget pour incarner une opposition forte, le Rassemblement National va faire entendre son discours de fermeté sur l’immigration, pendant que la Nupes va continuer d’alerter sur la précarité énergétique et sociale. Les députés de la majorité espèrent de leur côté arriver dans l’Hémicycle avec quelques accords déjà scellés en amont, et veulent aussi se faire entendre politiquement pour ne pas être réduits à de simples gestionnaires de textes. Mais tous ces dossiers pourraient aussi se transformer en bras de fer permanents, fragilisant encore un peu plus la relation déjà abîmée entre l’exécutif et le Parlement.

Dinah Cohen 

 

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