Vacances : Les conditions imposées aux ministres pour partir

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Le gouvernement a annoncé à ses ministres qu’ils pourront partir en vacances après la fin de la session parlementaire prévue pour le 7 août. Alors que tous les ministres ne sont pas concernés par l’étude des textes au Parlement, c’est un moyen pour l’exécutif de prouver qu’il est prêt à de nombreux ajustements afin de travailler au même rythme que l’Assemblée.

Les ministres ne pourront pas partir à plus de 2 heures d’avion de la France

On l’a appris le 26 juillet, les ministres vont devoir patienter au moins jusqu’au 7 août avant de quitter Paris. Ainsi en a décidé Elisabeth Borne. C’est le résultat d’une circulaire, dont Le Parisien a dévoilé la primeur. Matignon demande à tous les membres du gouvernement d’attendre la fin de la session parlementaire pour faire leurs valises. Le texte ajoute qu’après ce jour, ils pourront s’envoler mais ils ne devront pas trop s’éloigner. En effet, il faudra rester pour les ministres à une distance « compatible avec l’exercice de leurs responsabilités ». Si l’on traduit, cela veut dire qu’en général, ils ne devront pas être à plus de 2 heures d’avion de Paris. Matignon demande enfin à chacun de laisser le lieu et les dates de vacances ainsi qu’un numéro de téléphone et un mail. Autant dire qu’après une année éreintante, marquée par la présidentielle et les législatives, puis un début de quinquennat turbulent au parlement, c’est une nouvelle qui a fait grincer des dents. Certains ont dû changer leurs billets de train, après cette circulaire.

Le gouvernement veut montrer au Parlement qu’il est conciliant

Cette décision interroge car tous les ministres ne sont pas concernés par le parlement. En effet, sur la quarantaine de membres de gouvernement, seule une petite partie va être mobilisée au banc pour l’examen des textes à l’Assemblée et au Sénat, d’ici au 7 août. On pense notamment à Bruno Le Maire, Gabriel Attal ou encore Franck Riester. En fait, l’important est ailleurs car c’est le symbole d’un gouvernement qui dit au Parlement : « je vous prends au sérieux, on va travailler ensemble ». D’ailleurs, l’exécutif a fait une autre annonce pour cajoler le Parlement. Il a décidé hier de ne recommencer les travaux en séance que le 3 octobre.

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Or, cela fait des années qu’en septembre on a une session extraordinaire, qui n’a d’extraordinaire que le nom. Prendre le temps pour que le Parlement puisse étudier les textes en amont, c’est une demande expresse de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun Pivet, dans une lettre à Emmanuel Macron et à Elisabeth Borne, envoyée le 26 juillet. Prendre le temps, c’est aussi une façon de laisser à l’exécutif plus de marge pour travailler des compromis en amont avec les oppositions. Il faut éviter les chausse-trappes de ces derniers jours, où des amendements d’apparence anodins ont mis le gouvernement en échec. Une chose est sûre, on a changé d’époque. Il faut se mettre à la page du parlementarisme. Les ministres auront quelques jours de plus au bureau pour s’y accoutumer.

Marcelo Wesfreid

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