Emmanuel Macron : En surplomb, réformateur ou transgressif, les 3 options du président pour la rentrée

Stephane DUPRAT/SIPA

Comme à son habitude, pour ses vacances, le président de la République est parti séjourner au Fort de Brégançon. Cette retraite doit durer 3 semaines et s’avère stratégique pour Emmanuel Macron. Il doit réfléchir à la posture qu’il devra adopter à la rentrée pour réussir la suite de son quinquennat.

Emmanuel Macron veut faire en sorte que quelque chose lui survive quand il quittera la tête du pays

Emmanuel Macron est depuis ce week-end au traditionnel Fort de Brégançon. Il doit y rester pour ces 3 prochaines semaines. C’est l’occasion pour lui de prendre du recul et du temps pour réfléchir au style présidentiel à adopter pour ce second mandat. 4 mois après sa réélection, ses véritables options sont pourtant réduites. En effet, dans cette configuration politique inédite, avec un Parlement complètement redessiné depuis les dernières élections législatives, elles sont au nombre de 3. La première est celle d’un président en surplomb, qui s’occuperait majoritairement de politique internationale, son domaine réservé, et délèguerait les tâches plus ingrates à sa Première ministre Elisabeth Borne. Pendant que Matignon serait à la tâche pour obtenir des accords texte par texte, le chef de l’Etat serait plutôt dans une position de hauteur, loin du tumulte de la politique politicienne. C’est d’ailleurs l’approche que Macron a privilégiée pour ce mois de juillet, en se consacrant à une tournée diplomatique en Afrique de l’Ouest alors même que les textes consacrés au pouvoir d’achat et au budget étaient débattus par les députés. Cette solution paraît toutefois peu envisageable sur le long terme, tant elle ne correspond pas au caractère d’Emmanuel Macron. D’autant plus que depuis sa réélection, son entourage n’a de cesse de répéter que son obsession est de laisser une trace, marquer l’Histoire et faire en sorte que quelque chose lui survive quand il quittera la tête du pays.

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Emmanuel Macron va devoir descendre dans l’arène et se confronter à ses opposants

Alors, afin de ne pas passer à côté de son second quinquennat, il a 2 autres options. D’abord, il y a celle du président des réformes. Déjà en 2017, Emmanuel Macron s’était présenté comme une figure du nouveau monde animée par la volonté de réformer le pays en profondeur. Mais il a été freiné dans ses ardeurs par les gilets jaunes, puis l’épidémie de Covid-19, et ses ambitions n’ont pas véritablement pu se réaliser. En 2022, il a une fois de plus promis des réformes importantes, comme celle des retraites par exemple, présentée comme un engagement fort de ce second mandat. Pourtant s’il veut véritablement changer les choses, il va devoir descendre dans l’arène et se confronter à ses opposants. En effet, seuls des accords de circonstance lui permettront d’adopter des textes aussi clivants, dans un contexte de majorité très fragile. Ensuite, le dernier scénario est celui du président qui renouerait avec le côté transgressif qui l’a fait élire il y a 5 ans. Celui du président qui ose et n’a pas peur de casser les codes, à l’origine du Grand Débat national ou encore de la Convention citoyenne pour le climat, et qui est connu par son entourage pour ne jamais aller là où on l’attend.

Dinah Cohen

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