Assemblée Nationale : Comment Yaël Braun-Pivet dépoussière l’institution

Jacques Witt/SIPA

Ce mercredi 7 décembre, Yaël Braun-Pivet participe à la reconstitution du débat de 1905 sur la laïcité, aux côtés de comédiens. La présidente de l’Assemblée nationale renouvelle l’institution et impose son style, ce qui agace au sein de la majorité.

Yaël Braun-Pivet veut rendre hommage à la laïcité française de façon originale

Demain, l’Assemblée nationale accueillera une reconstitution du fameux débat de 1905 sur la séparation de l’église et de l’Etat. Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée, participera à l’événement au côté d’acteurs de la Comédie Française. Elle jouera le président de séance de l’époque. Dans l’hémicycle, des comédiens de renom incarneront les royalistes, les anticléricaux, les socialistes. La représentation se veut un hommage à la laïcité à la française.

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Ce type de spectacles est appelé à se répéter sur d’autres sujets. La nouvelle patronne de l’Assemblée a enrôlé dans son équipe l’historien Bruno Fuligni. Mais elle veut aussi dépoussiérer l’institution. La semaine dernière, elle a fait installer de grands rubans rouges devant l’entrée du palais Bourbon pour la journée contre le sida. Elle aussi a ouvert les tribunes de l’hémicycle aux dessinateurs de presse. Et elle a facilité les règles pour que les Français viennent visiter l’endroit. Il n’est plus nécessaire d’être invité par son député pour venir. L’institution vise un million de curieux par an.

Au perchoir, Yaël Braun-Pivet impose son style et n’est redevable de personne

Alors qu’est-ce qui motive Yaël Braun-Pivet ? Rappelons que son élection au perchoir a été une surprise : elle n’était pas la candidate d’Emmanuel Macron. Avec le chef de l’Etat, les relations sont toujours compliquées. Ainsi, elle ne se sent redevable de personne et a pris goût à voler de ses propres ailes. Elle est allée en septembre rencontrer Volodymyr Zelensky en Ukraine. Au perchoir, elle impose un style assez libre. C’est pourquoi cela donne une chambre assez houleuse. Elle se veut la garante des échanges dans une Assemblée sans majorité. Elle s’entend bien avec les oppositions, même avec le RN : elle dit d’ailleurs le plus grand bien du vice-président de l’Assemblée Sébastien Chenu. A quoi joue-t-elle exactement? C’est la question qui taraude le personnel politique. « Elle pense qu’elle peut devenir présidente de la République, que c’est l’heure des femmes », m’a dit un de ceux qui la côtoie régulièrement. En tout cas, cela commence à jaser dans la majorité, où certains trouvent qu’elle en fait trop. Braun-Pivet laisse dire et prépare ses prochains coups.

Marcelo Wesfreid

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