La filière viticole a présenté la semaine dernière sa stratégie d’adaptation face au changement climatique. Des dizaines de chercheurs travaillent aujourd’hui sur la vigne de demain et notamment sur ce que l’on appelle l’innovation variétale.
Viticulture : 4 variétés résistantes au mildiou et à l’oidium sont déjà disponibles
Les chercheurs créent puis sélectionnent de nouvelles variétés résistantes à la chaleur, moins gourmande en eau, en jouant notamment sur la phénologie, c’est-à-dire sur les phases de développement de la plante. Des variétés d’Europe du Sud sont testées en ce moment dans l’Hérault ou dans le bordelais. A l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), une enquête est également menée sur des nouvelles variétés résistantes aux maladies, nécessitant donc moins de produits phytosanitaires.
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Selon Loïc Le Cunff, chercheur à l’IFV, « avec ces nouvelles variétés, on arrive à réduire de 90% l’utilisation des produits phyto. C’est énorme, et c’est à ce jour la filière qui a le plus progressé d’un seul coup ». Quatre de ces variétés, résistantes au mildiou et à l’oidium, sont déjà disponibles pour les viticulteurs et les pépiniéristes annoncent une production de 2 millions de plants par an dans les prochaines années. L’objectif d’ici 2030 est de réussir à combiner résistance au changement climatique et aux maladies, explique Loïc Le Cunff.
Un vaccin pour les vignes
Les équipes françaises pourraient aller tester leurs nouvelles variétés en Espagne ou en Grèce pour les confronter à un climat similaire à celui que connaitra la France dans quelques années. Mais les chercheurs français sont également mobilisés sur un autre projet, celui de la vaccination des vignes, appelé Vaccivine.
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Un vaccin pour la vigne qui serait utile pour lutter contre la maladie du court-noué, qui accélère le dépérissement du vignoble français. Les chercheurs craignent que les nouvelles conditions climatiques favorisent les vecteurs de la maladie, comme les cochenilles. Le projet Vaccivine est déjà testé dans certains vignobles, il pourrait être généralisé d’ici une dizaine d’années.
Baptiste Gaborit