HEC, Sciences Po, Polytechnique : Quand les étudiants disent stop à l’Eacop de TotalEnergies

Juliette AVOT/SIPA

Un collectif d’étudiants de grandes écoles françaises se mobilise aujourd’hui, venant de HEC, des Mines de Paris, de Sciences Po, de Polytechnique, et de Centrale Lille. Ils mènent des actions pour s’opposer au projet pétrolier Eacop de TotalEnergies, en Ouganda et en Tanzanie.

C’est la preuve que les étudiants, notamment en ingénierie, cherchent à mettre les enjeux environnementaux au cœur de leurs futures carrières. « Nous faisons les mêmes écoles que vos dirigeants, mais nous ne ferons pas les mêmes carrières », tel est le message lancé par le collectif aux entreprises.

Pour Victoria, 21 ans, c’est une responsabilité. L’étudiante en première année à l’école des Mines de Paris, assure que « Les positions que l’on nous donne sont souvent des positions décisionnaires. C’est pour cela qu’il est important d’utiliser ce privilège pour essayer de faire avancer la société dans le bon sens ». 

La quête du sens surplombe celle du salaire comme le confie Lucie, élève en première année à l’école des Ponts et Chaussées : « Pour moi le sens est vraiment l’urgence climatique et j’ai envie de travailler pour aider à cette transition ». 

L’école des Mines de Paris propose un semestre de recherche en transition écologique

L’engagement est assez récent chez les ingénieurs selon Antoine Bouzin. Ce doctorant en sociologie est spécialiste de la question de l’activisme au sein de la profession : « Historiquement, les ingénieurs ne se sont pas nécessairement posés la question des conséquences de leur activité. D’une part ils ont l’impression de travailler sur quelque chose de pur et donc dégagé de considérations autres que scientifiques et techniques et surtout, ils étaient convaincus que tous les progrès technologiques sont nécessairement bons pour la société » confie-t-il.

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Luc est étudiant en master de l’école d’affaires publiques de Sciences Po Paris et pour lui, c’est une question de responsabilité morale : « Il faut se demander dans quelle direction je fais pencher la société par mon travail, à des échelles plus ou moins grandes et dans différents secteurs, mais il y a cette question fondamentale qui, je pense, est au cœur de beaucoup de préoccupations des jeunes ».

« Est-ce que je peux être utile ? Où se situe mon niveau d’engagement ? Et concrètement, est-ce que je contribue au bien commun, même à une petite échelle ? Je pense que ce sont ces questions qui agitent beaucoup de gens et pas que les plus engagés qui vont dans les manifestations, mais ceux qui veulent trouver un sens à leur travail » explique-t-il.

Conscientes de ce tournant, certaines écoles ont commencé à intégrer la question environnementale dans leur cursus. L’école des Mines de Paris propose par exemple un semestre de recherche en transition énergétique.

Chloé Cenard

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