Les fonctionnaires veulent des hausses de salaires, l’Etat au pied du mur

Chang Martin/SIPA

Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini reçoit tout au long de la semaine les syndicats des fonctionnaires pour parler rémunération. Un sujet explosif qui met l’Etat au pied du mur. On pourrait même dire que c’est un peu l’arroseur arrosé.

Alors que le gouvernement demande depuis des semaines aux entreprises de faire des efforts pour protéger le pouvoir d’achat de leurs salariés, l’Etat employeur se retrouve à son tour face aux revendications salariales de ses agents.

Et si dans les entreprises, les négociations ne seront pas simples cette année, elles s’annoncent particulièrement compliquées dans la sphère publique, tant les points de vue semblent irréconciliables.

Le point d’indice de la fonction publique avait progressé de 3,5% l’an dernier, il faudrait la même chose en 2023

Côté syndicats, l’objectif affiché est d’obtenir des augmentations au profit de tous les fonctionnaires, c’est-à-dire une hausse significative du fameux point d’indice. L’an dernier, il avait progressé de 3,5%, il faudrait au moins la même chose pour compenser l’inflation.

Le gouvernement lui ne veut pas d’une mesure générale. Il entend concentrer ses efforts salariaux sur les fonctionnaires les moins bien rémunérés.

Ce sont des positions de départ, ce qui veut dire qu’elles vont évoluer au cours des discussions. Mais au-delà du point d’atterrissage qui sera trouvé cette année, le bras de fer qui s’engage met en lumière un problème beaucoup plus grave : l’état de faiblesse générale de la fonction publique.

Proposer des rémunérations attractives sans creuser les déficits, un vaste chantier

Avec ces 5,7 millions d’agents dont un sur cinq est désormais payé au niveau du SMIC, elle souffre désormais d’un grave problème d’attractivité. C’est ce qui explique qu’il n’est plus rare que certains concours, dans l’enseignement notamment, attirent un nombre de candidats inférieur à celui des postes disponibles.

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Si l’Etat veut se donner une chance de renforcer ses fonctions régaliennes comme il en a l’intention, il doit absolument repenser en profondeur la gestion de ses ressources humaines, en offrant des évolutions de carrières et des rémunérations attractives sans pour autant creuser les déficits. Un vaste chantier à ouvrir d’extrême urgence.

François Vidal

 

 

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