Stéphane Israël, numéro 1 d’Arianespace, était l’invité de la matinale de Radio Classique. Au micro de François Geffrier dans Les Stars de l’éco, il a commenté l’explosion de la fusée de SpaceX. Cette fusée de 120 mètres de haut doit permettre à des humains de vivre ailleurs que sur la Terre.
« Est-ce qu’on se réjouit de ces images d’une explosion du grand concurrent SpaceX lorsqu’on fait partie d’Arianespace ? » « Jamais », a répondu Stéphane Israël à la question de François Geffrier. Il assure d’ailleurs qu’ « il ne faut pas parler d’échec ».
Il s’agit même d’une méthode, « très représentative du modèle américain », souligne l’invité de Radio Classique : faire des essais alors que le produit n’est pas tout à fait au point. Pour lui, il n’est pas surprenant que la plus haute fusée existante ne soit pas allée très loin, « mais elle a décollé, donc une étape de franchie ».
SpaceX a reçu 6 milliards de dollars de la NASA en 2022
Ce droit à l’erreur est-il tentant pour les équipes spatiales européennes ? Stéphane Israël constate en effet une hésitation de la culture européenne, avec le droit à l’erreur d’un côté – pointé ce matin dans le journal Les Echos – et l’aversion pour le danger, mis en avant Le Parisien-Aujourd’hui en France.
Il estime qu’aujourd’hui, Arianespace fait son propre chemin, incarnée par Ariane 5 : « Nous avons fait la semaine dernière une mission fantastique vers Jupiter, avec un degré de précision qui a suscité l’admiration de la Communauté spatiale internationale ».
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Il décrit deux écosystèmes très différents d’un côté et de l’autre de l’Atlantique : « il y a une commande publique américaine absolument énorme. L’an dernier, Elon Musk a reçu 6 milliards de dollars d’engagement de la NASA. Arianespace a eu 320 millions d’achats de services de lancement ». Stéphane Israël pointe la culture d’acceptation de l’échec outre-Atlantique, et reconnaît qu’il y a « beaucoup de choses à apprendre des États-Unis, et évidemment de SpaceX ».
Béatrice Mouedine