L’industrie française continue de créer des usines, selon l’étude publiée aujourd’hui par le cabinet Trendeo. Malgré la guerre en Ukraine et la flambée des prix, la réindustrialisation du pays se poursuit.
Ces bons résultats montrent que les investisseurs ont intégré que les relocalisations en France se poursuivent
Au premier semestre 2022, 90 usines ont été créées et 35 ont été fermées. Soit un solde net de 55 ouvertures, proche du record de 2021. C’est le signe que tout va bien jusqu’ici : malgré la guerre en Ukraine et l’envolée de l’inflation, la réindustrialisation du pays s’est poursuivie à un rythme soutenu en début d’année. C’est la preuve de la résistance de notre tissu industriel en dépit de la dégradation de l’environnement économique. Car si la situation paraissait moins sombre avant l’été, l’euphorie de la reprise de 2021 avait à l’époque déjà disparu. Ces bons résultats montrent aussi que les investisseurs ont intégré le nouveau statut de la France, puisque l’Hexagone a continué à profiter du mouvement de relocalisation déclenché par la pandémie. Avec moins de vigueur que l’an dernier, certes, mais les entreprises ont du faire sans les subventions du plan France Relance.
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Beaucoup d’entreprises s’inquiètent de leur facture énergétique mais seulement 300 ont sollicité le fonds public mis en place
Cependant, les chiffres du second semestre risquent d’être moins convaincants avec la flambée des prix de l’énergie et les risques de coupure d’électricité à l’hiver. Dès lors que l’activité ralentit, les nouveaux projets d’usine se raréfient. Ces dernières semaines, la tension est montée de plusieurs crans sur les questions énergétiques. Pour le moment, la situation reste sous contrôle. Si beaucoup d’entreprises s’inquiètent, seulement 300 d’entre elles ont sollicité le fonds public mis en place pour réduire leur facture énergétique. Il reste à savoir combien de temps les prix vont rester à ces niveaux. Les mesures en négociation à Bruxelles sur le plafonnement du prix du gaz devraient permettre de faire retomber la pression assez vite. Au-delà de notre capacité à éviter un black-out l’hiver prochain, c’est la capacité de l’Europe à attirer et à conserver sur le continent les industries gourmandes en énergie qui est en jeu.
François Vidal