Pollution : Air France va faire tourner ses moteurs au biocarburant !

En plein « avion bashing », alors que les écolos pointent du doigt l’impact négatif du transport aérien sur les émissions de CO2, Air France a décidé de prendre une initiative originale.
A partir du mois de juin, le San Francisco/Paris ne brûlera pas que du kérosène.

Air France : Les biocarburants vont représenter 30% du carburant

Les biocarburants vont représenter 30% du combustible sur ce long-courrier, ce qui devrait permettre de réduire significativement les émissions de CO2 sur ce vol. Attention, la réduction n’aura pas lieu pendant le vol. Lorsque l’on brûle du biocarburant, un carburant d’origine végétale, on émet du CO2, comme avec tous les carburants mais le gain se fait en amont. Quand les plantes poussent, elles captent du CO2 et donc cela a globalement un impact positif.

 

Pour Air France, est-ce une opération de communication ?

A l’échelle d’Air France et de l’ensemble du transport aérien, ce n’est qu’une goutte de biocarburant dans un monde de kérosène. Mais cela permet d’attirer l’attention sur un problème et sur un début de solution. Ceux qui critiquent le biocarburant disent qu’il ne faut pas que le combustible soit d’origine végétale car l’agriculture doit nous nourrir, pas nous transporter. Là, l’intérêt c’est qu’Air France montre qu’il existe en Californie un biocarburant à base d’huiles de fritures recyclées. Mais Air France le reconnaît, on aura du mal à produire assez de biocarburant pour remplacer le kérosène et surtout ce carburant alternatif coûte 3 à 5 fois plus cher. Ce n’est pas une solution économiquement viable.

 

Comment limiter la pollution des avions ?

Il faut combiner plein de choses. Déjà, les avions avec de nouvelles motorisations consomment 20 à 25% de moins. Ensuite, les compagnies allègent les avions. Air France installe par exemple des sièges qui pèsent 13 kilos de moins. Et du coup, l’avion consomme moins. On peut aussi mieux planifier la route grâce à l’intelligence artificielle pour aller chercher les vents porteurs. Mais il ne faut pas se mentir, l’avion va continuer d’émettre du CO2. Au nombre de kilomètres parcourus, l’avion n’est pas très polluant (2 à 3 litres du km par passager)… mais comme on peut faire des milliers de km en très peu de temps et que le trafic double tous les 10-12 ans, cela pose un vrai problème et on ne peut pas croire que l’avion électrique sera la solution. Il faudrait des batteries gigantesques et donc très lourdes… Les avions ne pourraient pas décoller.

 

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David Barroux

 

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