Deux-roues : Le marché français en nette baisse

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Le marché du deux-roues a nettement chuté l’an dernier, aussi bien sur le neuf que sur l’occasion. Un seul segment a progressé, celui de l’électrique, mais il ne représente qu’un volume assez faible.

 

Les industriels sont pénalisés par le manque de composants électroniques

L’an dernier, le marché du deux-roues, neuf et occasion, a chuté de 6% en France, à 1,2 million d’unités. Selon le spécialiste AAA Data, la chute a été de 7% sur les véhicules neufs et de 9% sur les plus grosses cylindrées. Plus c’est cher, moins cela s’est vendu : ce n’est donc pas une bonne nouvelle pour les Honda, Yamaha, BMW et autres marques italiennes. Le seul segment qui a progressé c’est celui des petits scooters électriques, puisque les ventes ont bondi de plus de 50%. Mais on parle de petits volumes – pas beaucoup plus de 50.000 scooters – la plupart fabriqués en Chine. Pour expliquer la baisse du marché, on peut voir le verre à moitié plein et se dire que le marché avait progressé de 9% en 2021, entraînant un effet de comparaison en défaveur de 2022.

 

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Comme dans l’automobile, les industriels ont été pénalisés par le manque de composants électroniques. Ils ont donc privilégié la fabrication de modèles haut de gamme mais qui coûtent plus cher et qui n’ont pas forcément séduit les consommateurs. Il y a aussi eu les perturbations sur la chaîne logistique et la hausse de certaines matières premières. Cela a fait grimper les prix et pénalise la demande. Mais si on veut voir le verre à moitié vide, on peut se dire que cette crise n’est pas que conjoncturelle, elle est aussi structurelle.

 

Sur le marché du deux-roues, l’offre en électrique est limitée est coûteuse

Le marché du deux-roues est en train de prendre deux virages. Le premier, c’est qu’à l’image de Paris, de plus en plus de villes sont en guerre contre les deux-roues motorisés. Quand le stationnement devient payant et hors de prix et qu’on limite la vitesse à 30km/h, forcément, ça pousse davantage à acheter un vélo électrique qu’à s’offrir une nouvelle moto. Le deuxième virage c’est que comme dans la voiture, l’avenir appartient à l’électrique. Acheter un deux-roues thermique, c’est se dire qu’il ne pourra pas rouler partout et qu’on aura du mal à le revendre d’occasion. Mais pour l’instant l’offre en électrique est encore un peu limitée et coûteuse. Le consommateur n’a pas beaucoup de choix et manque de recul pour savoir quels sont les bons modèles. On est dans une période d’incertitude et d’attente. Le marché recule mais si on a de bons modèles électriques, il pourrait repartir. Car qu’il y ait des grèves ou pas, on sait bien qu’on ne peut pas toujours compter sur les transports en commun à Paris, comme en province.

David Barroux

 

 

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