Le marché automobile français subit une baisse conséquente de ses ventes. Entre le manque de semi-conducteurs et l’inquiétude des consommateurs face à l’inflation, cette crise pourrait malheureusement s’installer dans la durée.
Peugeot-Fiat affiche une baisse de 22% de ses ventes en 2022
Les ventes de voitures n’arrêtent pas de reculer sur le marché français. Pour les constructeurs automobiles actifs sur le marché français, les mois se suivent et malheureusement les mois se ressemblent. Depuis le début de l’année les ventes se sont effondrées de 17% dans l’Hexagone avec à peine plus de 600 000 véhicules vendus. En mai, on pourrait presque se satisfaire que les immatriculations ne chutent que de 10%. Pourtant cela fait maintenant bien longtemps que les constructeurs n’ont pas connu un marché en hausse. On est dans une crise bien plus longue et dure que prévu et pour certains constructeurs les chutes sont très sévères. Depuis le début de l’année Stellantis qui contrôle entre autres Peugeot et Fiat affiche une jolie baisse de 22%. Le groupe Volkswagen a aussi du mal et le tandem Renault Dacia s’en tire à peine mieux avec une baisse de 15%.
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Les seuls qui surnagent ce sont les coréens Hyundai Kia et l’américain Tesla. Même si pour le roi de l’électrique, les ventes se sont effondrées de 92% en mai, elles restent en hausse depuis le début de l’année. Cette chute s’explique par plusieurs facteurs. Au début de la crise Covid, il y a eu un problème de demande. Les concessionnaires étaient fermés et les acheteurs inquiets. Donc, il n’y avait que très peu de ventes au début de l’année 2020. Un an après on avait basculé dans une crise de l’offre. Les acheteurs étaient potentiellement de retour mais les constructeurs manquaient de composants électroniques et n’arrivaient pas à faire face à la demande. Aujourd’hui, les problèmes d’offre et de demande se cumulent. Le sujet des semi-conducteurs n’est pas réglé et on a en plus des consommateurs de plus en plus inquiets en raison de l’inflation qui impacte le pouvoir d’achat.
L’industrie automobile est dans une phase d’investissements massifs dans l’électrique
La situation devient donc problématique pour les constructeurs. Le paradoxe est que l’an dernier l’industrie automobile a collectivement affiché de très bons résultats. Les constructeurs ont moins vendu au global mais ils ont vendu plus de modèles haut de gamme ou avec des options. Les ventes étaient ainsi bien plus rentables. Cette année la tendance se poursuit un peu mais la pression inflationniste est quand même plus forte et va peser en partie sur les marges. L’industrie automobile est surtout dans une phase d’investissements massifs dans l’électrique et dans la voiture plus digitale. Tout cela coûte très cher et ne sera pas rentable tout de suite. Dans une telle période de transition, on préfère des vents porteurs plutôt qu’un vent de face. En effet, personne ne peut dire combien de temps va durer la crise.
David Barroux