GRIEG Edvard

(1843-1907) Epoque Romantique

Grieg se forme en Allemagne et voyage en Italie. Mais la musique traditionnelle norvégienne est aussi une grande source d’inspiration pour ce compositeur romantique, dont les œuvres vont contribuer à forger l’identité culturelle de son pays après quatre siècles de domination danoise et suédoise.

Edvard Grieg en 10 dates :

  • 1843 : Naissance à Bergen (Norvège)
  • 1858 : Conservatoire de Leipzig
  • 1867 : Académie norvégienne de musique à Oslo (Christiania)
  • 1868 : Concerto pour piano (composition)
  • 1876 : Peer Gynt (création)
  • 1878 : Quatuor à cordes (création à Cologne)
  • 1884 : Suite pour cordes (composition)
  • 1889 : Six Mélodies, op. 48 (composition)
  • 1898 : Premier Festival de musique norvégienne à Bergen
  • 1907 : Mort à Bergen

 

Né en Norvège, Grieg étudie au Conservatoire de Leipzig puis s’intéresse à la musique traditionnelle de son pays

Enfant d’une famille aisée, il apprend le piano avec sa mère puis, sur les conseils du grand violoniste norvégien Ole Bull, part à Leipzig pour suivre les cours du Conservatoire. Il ne s’y plaît guère mais reste quand même quatre ans et assiste aux concerts du Gewandhaus où Clara Schumann joue le concerto de son mari. De retour à Bergen, il donne un concert avec ses premières pièces pour piano. Mais, voyant la faiblesse des musiciens locaux, il décide de partir en 1863 à Copenhague où il va s’établir quelque temps et rencontrer sa future femme, Nina, une cantatrice à laquelle il dédiera ses mélodies. Il s’installe à Oslo (Christiania) en 1867 et fonde l’Académie norvégienne de musique. Il découvre la musique folklorique qu’un organiste a retrouvée et publiée, et qui va souvent l’inspirer, notamment pour les Vingt cinq chansons et danses norvégiennes, des pièces courtes pour piano inspirées de chants paysans. Sa Deuxième Sonate pour violon et piano est également très marquée par le folklore norvégien.

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Le Concerto pour piano de Grieg est-il un hommage à Robert Schumann ?

Comme Schumann, Grieg ne compose qu’un seul concerto pour piano, et dans la même tonalité de la mineur. L’introduction présente une évidente similitude, comme si Grieg avait voulu rendre hommage à son prédécesseur mort douze ans plus tôt. Mais dans la suite du concerto, particulièrement dans le dernier mouvement, ce sont des thèmes populaires norvégiens qui sont repérables. À vingt cinq ans, Grieg a produit un chef d’œuvre qui continue d’être joué aujourd’hui dans le monde entier.

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(Benjamin Grosvenor, Bergen Philharmonic Orchestra, dir. Kazuki Yamada)

 

Peer Gynt : Ibsen commande à Grieg une musique de scène pour sa pièce de théâtre

Grieg voyage plusieurs fois à Rome. Tout d’abord en 1866, où il rencontre Ibsen qui s’y est exilé. Puis en 1870, où Liszt apprécie ses sonates et l’encourage. Il y retournera encore par la suite. Le plus grand compositeur norvégien n’est donc pas seulement resté dans les frimas de son lieu de naissance ! En 1874, Ibsen commande à Grieg une musique de scène pour sa pièce de théâtre Peer Gynt. Deux ans plus tard, la pièce et sa musique sont créées à Oslo (Christiania) avec grand succès et deviennent un symbole de la nation norvégienne. Grieg, qui retouchera sa musique à plusieurs reprises les années suivantes, en adapte deux Suites orchestrales.

Les Pièces lyriques pour piano et les cycles de mélodies

De 1867 à 1901 Grieg compose des pièces brèves pour piano réunies dans dix Cahiers, un peu comme s’il tenait son Journal musical. Beaucoup sont mélancoliques et privilégient la simplicité mélodique à la virtuosité technique. L’Arietta du Premier Cahier et la Mélodie du Quatrième Cahier sont les plus connues et souvent jouées en bis dans les récitals. Dans le dernier Cahier de 1901 figure « Il était une fois », qui réunit deux chants populaires suédois et norvégien comme un symbole du siècle écoulé.

Grieg a été aussi un prolifique compositeur de mélodies pour voix et piano. Il en a écrit environ 150 ! Son épouse Nina, excellente chanteuse dont il aimait la voix, en est l’inspiratrice. Mais la tradition scandinave des romances y est aussi pour quelque chose, ainsi que le goût de Grieg pour la poésie. Parmi toute cette production, le cycle des Six Mélodies op. 48, sur des poèmes allemands, est particulièrement réussi.

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Londres, Prague, Varsovie… Grieg voyage beaucoup en Europe, mais le succès en France reste mitigé

Malgré une santé défaillante après cinquante ans, Grieg est invité dans beaucoup de pays européens et ne rechigne pas aux voyages. L’Angleterre et la France, notamment, sont des destinations fréquentes. Il est adulé par les anglais qui le font « Docteur honoris causa » à Cambridge en 1894. Il lui réservent des triomphes pour ses concerts en 1897, au point d’être reçu par la reine Victoria. La France semble moins enthousiaste. Debussy ne l’apprécie pas, et lorsqu’il vient diriger ses œuvres à Paris, les critiques sont mitigées. Varsovie et Prague l’acclament… mais non sans arrière-pensée politique et nationaliste.

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Grieg est un héros national lorsqu’il disparaît dans les premières années du XXème siècle

Les dernières années en Norvège marquent l’apothéose du héros de la nation ! Ses derniers concerts dans son pays ont lieu devant des milliers de personnes, souvent pour des causes sociales, pour les chômeurs ou des syndicats. Il est aux côtés du peuple, même s’il est reçu par les rois et les empereurs. Le mouvement vers l’indépendance est en marche et Grieg le soutient totalement. En septembre 1905 le traité d’indépendance est signé avec la Suède. Grieg voit ainsi se réaliser ses rêves de jeunesse. En 1906 il donne encore des concerts en Hollande et en Angleterre. Sa santé se détériore et il meurt chez lui à Bergen auprès de son épouse, début septembre 1907.

 

Philippe Hussenot

 

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