À 73 ans, la grande soprano colorature slovaque Edita Gruberova, qui devait se produire le 3 octobre à Florence, a fait savoir qu’elle renonçait à ce récital et qu’elle met fin à sa carrière.
Edita Gruberova devait chanter Rossini, Strauss, Bellini et Rachmaninov à Florence
Initialement il était prévu qu’Edita Gruberova se produise le 14 juin au Teatro del Maggio Musicale de Florence. Un récital reporté au 3 octobre en raison des restrictions sanitaires imposées Italie mais, en fin de semaine dernière, Alexander Pereira, le surintendant de l’institution florentine a annoncé dans un communiqué que « La pause imposée par la Covid-19 a considérablement retardé les préparatifs de son concert. Pour Mme Gruberova, il était important de maintenir sa voix en forme grâce à des prestations artistiques régulières. La situation engendrée par le virus a rendu impossible le maintien de cette routine de chant, car tous les événements de ces derniers mois ont été annulés (…) Mais malgré son extraordinaire engagement, Edita Gruberova nous a fait part de son désir de mettre fin à sa carrière ».
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Pas de récital donc le 3 octobre à Florence et surtout fin de carrière pour la célèbre soprano slovaque âgée de 73 ans qui avait déjà renoncé à se produire dans des opéras l’an dernier, après une « ultime » prestation dans Roberto Devereux de Donizetti à Munich, se concentrant sur les récitals et des master-classes.
Edita Gruberova révélée en 1970 à Vienne
La grande soprano colorature slovaque met ainsi fin à plus de 50 ans d’une carrière entamée en 1968 lorsqu’elle débute sur scène dans le rôle de Rosina du Barbier de Séville de Rossini mais c’est surtout à Vienne où elle chante pour la 1ère fois la Reine de la nuit au Staatsoper en 1970, qu’elle se fait remarquer et où elle triomphera tout au long de sa carrière, notamment dans Ariane à Naxos de Richard Strauss et Lucia di Lammermoor de Gaetano Donizetti.
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La scène autrichienne mais aussi tant d’autres dans le monde entier où elle se produisit sous la direction des plus grands chefs d’orchestre, de Karajan à Karl Böhm en passant par avec Alain Lombard, Bernard Haitink ou Nikolaus Harnoncourt, excellant dans un répertoire d’où ressortent surtout Verdi, Mozart, Richard Strauss et Donizetti. Le compositeur de Bergame qu’elle pourrait chanter, une dernière fois, encore une fois dans le rôle d’Elisabetta de Roberto Devereux, fin novembre, chez elle en Slovaquie à Kosice, lors de 3 représentations qui sont toujours programmées à ce jour. Sa présence est également évoquée à Berne le 22 octobre à la demande du président slovaque qui sera en visite officielle en Suisse et qui lui a demandé de chanter son hymne ainsi qu’une chanson traditionnel lors d’un dîner de gala.
Philippe Gault