Serhiy Lykhomanenko, jeune chef d’orchestre à Kharkiv et Kiev, s’est engagé avec les forces armées ukrainiennes dès le début du conflit. Actuellement basé à Bakhmout, il s’est confié à Van Magazine alors que cette ville stratégique du Donbass est assiégée par les troupes russes.
Bakhmout sous la pression des troupes russes depuis 9 mois
Depuis la fin mai 2022, le secteur de Bakhmout est assiégé par les forces russes et en particulier par les combattants du groupe Wagner. Au sein des troupes ukrainiennes qui tentent, tant bien que mal, de protéger cette ville du Donbass, à l’est de l’Ukraine, on trouve des soldats professionnels mais également des réservistes et des civils volontaires ou réquisitionnés. Le chef d’orchestre Serhiy Lykhomanenko, 41 ans, qui dirigeait une formation symphonique à Kharkiv et un ensemble expérimental (Ecletic Sound Orchestra) à Kiev, s’est engagé dans la défense territoriale dès le début du conflit, en février 2022.
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La semaine dernière, alors que le siège de Bakhmout tournait en faveur de l’armée russe, Serhiy Lykhomanenko s’est confié au média spécialisé Van Magazine. Le musicien, qui s’occupe des relations publiques du 5e régiment des forces armées ukrainiennes, garde le moral malgré la situation et reconnaît que la musique l’aide beaucoup à supporter des conditions de vie très périlleuses et à envisager son retour comme musicien dans la vie civile.
Serhiy Lykhomanenko écoute Mahler, Bach, Bruckner et Glass pour « s’échapper »
Serhiy Lykhomanenko confie ainsi qu’écouter de la musique le soir lui permet de s’échapper « dans un monde alternatif, un sanctuaire de distraction d’une réalité plutôt sombre et parfois effrayante ». « J’écoute toutes les oeuvres de Gustav Mahler mais je reviens toujours à Bach, il m’aide à activer mon cerveau (…) J’ai toujours Anton Bruckner dans ma playlist et dernièrement Philip Glass aussi » précise-t-il. Serhiy Lykhomanenko évoque également son Orchestre symphonique Slobozhansky de Kharkiv qui est actuellement en tournée en Pologne. « Je veux les rejoindre. Peut-être que lorsque je serai en congé de l’armée, j’irai en Pologne ».
Philippe Gault
