Guerre en Ukraine : Une violoniste de l’orchestre de Kharkiv joue sous les bombes

Vera Lytovchenko / YouTube

Cette musicienne est devenue l’un des symboles de la résistance musicale ukrainienne. La prestation de Vera Lytovchenko, violoniste à l’orchestre de Kharkiv a été filmée dans une cave faisant office d’abri anti-bombe, une vidéo visionnée par plus de 2,2 millions d’internautes.

« Nous sommes devenus une famille dans cette cave »

Depuis le 1er mars et le bombardement de Kharkiv, deuxième plus grande ville d’Ukraine, Vera Lytovchenko, musicienne de 39 ans, professeure de musique en collège et violoniste pour l’orchestre de Kharkiv ne peut plus exercer son art. Ce jeudi 6 mars, entourée des familles avec lesquelles elle partage son abri de fortune, les images de son concert souterrain nous sont parvenues. Une vidéo, partagée sur le compte Twitter de l’écrivaine Liubov Tsybulska, montre l’artiste interprétant la chanson folklorique ukrainienne du 19e siècle What a moonlight night/Quelle nuit au clair de lune écrite par le compositeur et chef d’orchestre Mykola Lysenko. La prestation de la jeune femme rappelle à quel point la musique peut réconforter en temps de guerre : « nous sommes devenus une famille dans cette cave et quand je jouais, ils pleuraient. Ils oublient la guerre et pensent à autre chose pendant un bref instant », a-t-elle confié au journal britannique The Guardian.

A lire aussi

 

C’est via YouTube que cette musicienne entretient le lien avec la communauté musicale

Au-delà de la consolation que la musique procure aux réfugiés à ses côtés et aux spectateurs du monde entier, l’exemple de Vera Lytovchenko est aussi le symbole d’un monde de la musique qui se politise. À la manière de l’orchestre d’Odessa qui le 12 mars a tenu un concert en plein air alors que la ville se barricadait, ces manifestations musicales s’inscrivent dans des actes de résilience des artistes ukrainiens. En effet c’est via la plateforme YouTube que la violoniste partage ses prestations souterraines et entretient le lien avec ses proches. Pour elle, l’impact de cette séquence a surtout été un moyen de prendre des nouvelles de la communauté musicale de Kharkiv et sert un unique objectif : la fin de la guerre. Elle confiait d’ailleurs à nos confrères canadiens de Lapresse.ca être déjà tournée vers l’avenir et vouloir profiter de cette soudaine notoriété pour engager la création d’un programme de reconstruction des institutions musicales de sa ville.

Jeremy Merzisen

 

Retrouvez l’actualité du Classique