Après deux années de pandémie, les experts de l’INSEE s’attendaient à voir le nombre de décès retrouver son niveau habituel. Pourtant, l’année dernière, l’institut de statistique a comptabilisé 675.000 décès, soit 53.800 de plus que prévu.
Le nombre de décès en 2022 a dépassé ceux de 2020 (668.900) et de 2021 (661.600 morts). Ce pic de décès a surtout concerné les personnes âgées – la surmortalité des 75-84 ans a été 11 % plus forte que prévu mais aussi, et cela est plus surprenant, les moins de 34 ans.
Le covid n’y est plus pour grand-chose. Les décès liés à la maladie ont dégringolé l’an dernier : 38.000 contre le double en 2021. C’est cette foi-ci c’est la grippe saisonnière qui a frappé fort : plus de 15.000 patients ont été hospitalisés après un passage aux urgences pour syndrome grippal, c’est 3 fois plus que les années de pandémie.
Les canicules de 2022 peuvent être un élément d’explication
Il est difficile de quantifier précisément son impact sur la mortalité, mais les personnes âgées et fragiles ont vu leur état se dégrader dans les mois suivant la contamination. L’an dernier, l’épidémie de grippe a débuté très tôt pour se terminer seulement au mois d’avril.
Ensuite, la chaleur peut aussi expliquer cette surmortalité chez les 75-85 ans : l’année 2022 a connu trois épisodes caniculaires. C’est du jamais-vu au 20ème siècle.
L’arrêt de la circulation routière pendant le confinement a-t-il joué un rôle ?
L’inconnue reste toutefois l’augmentation des décès chez les moins de 34 ans, a priori moins inquiétés par ces deux facteurs.
La hausse de 12% des accidents de la route en 2022 dans cette tranche d’âge peut être une explication. Mais c’est de l’ordre d’une centaine sur 600 décès excédentaires.
La comparaison avec les années précédentes souffre du fait que, pendant le premier confinement de nombreux décès avaient pu être évités en raison de l’arrêt de la circulation routière…
Rémi Pfister
