Libération publie la photo d’un Ehpad qui ressemble à un squat ou une ZAD. « Dans le Loiret, le scandale de l’Ehpad sauvage », titre le journal. Il s’agit d’une ancienne auberge posée sur un parking au macadam défoncé, coincée entre un atelier de mécanique et un restaurant chinois.
Pas de chauffage, trois couches enfilées les unes sur les autres, les chambres fermées à clé et la sonnette d’alarme hors de portée la nuit
Le 14 octobre dernier, sur signalement du maire de Dordives, les gendarmes ont sorti de l’établissement un vieil homme, accueilli ensuite dans une maison de retraite, et deux femmes décédées depuis. C’est La République du Centre qui a sorti l’affaire et raconté une scène incroyable : trois personnes âgées dépendantes découvertes en hypothermie, dénutries, sans hygiène, près d’elles des cordelettes ayant servi à les attacher la nuit. La maîtresse des lieux, placés sous scellés, a 70 ans, est impeccablement mise et raconte une autre version, celle d’un établissement qui a accueilli jusqu’à 15 personnes âgées, des femmes souvent, très heureuses de louer une chambre.
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L’aide à domicile qui travaillait sur place confirme. C’était une colocation pour vieux, gouvernée avec amour, note Libération, mais sans agrément. Le tarif était imbattable : 1.300 euros mensuels tout compris. Le passage du médecin et de l’infirmière était quotidien et les locataires recrutés par annonce sur internet. Une infirmière qui a alerté les gendarmes a une autre version : pas de chauffage, trois couches enfilées les unes sur les autres, les chambres fermées à clé et la sonnette d’alarme hors de portée la nuit. L’infirmière a été virée après avoir vu les gendarmes. Le kiné de l’établissement a une autre version « si j’avais été témoin de quoi que ce soit, je l’aurais signalé ». L’affaire a éclaté quand le Loing, rivière toute proche, est sorti de son lit. Il a fallu déménager les pensionnaires. Une enquête a été lancée pour délaissement. Depuis, la presse appelle le lieu « l’Ehpad sauvage ».
David Abiker