Les enfants d’Outreau font la une de Libération et du Parisien. Entre fiction et documentaire, une série en quatre épisode revient ce mardi soir sur cette affaire pour comprendre les rouages d’un invraisemblable fiasco judiciaire.
« Ma mère est morte deux mois après mon incarcération, j’ai perdu mes enfants qui ont été placés en foyer », raconte Alain Marécaux
Le Parisien-Aujourd’hui en France publie le témoignage d’Alain Marécaux, un des 13 adultes innocentés après avoir purgé 3 ans de prison, une énorme erreur judiciaire. Plus de 20 ans après, la série raconte ce mois de décembre 2000 où les enfants du couple Delay-Badaoui placés en famille d’accueil racontent les sévices dont ils ont été victimes. Les enfants racontent les agressions commises par les parents, puis par des voisins, puis la liste s’allonge et comptera jusqu’à 36 coupables potentiels avant d’être ramenés à 18. La suite montrera que c’est encore trop, mais suffisant pour que la presse en délire se mette à évoquer un réseau international de pédophiles. Ce que la série met en question c’est évidemment l’échec de la justice et des experts dans la manière d’entendre les victimes.
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Libération interroge le juge Edouard Durand qui explique en quoi l’affaire d’Outreau a renforcé la suspicion autour des témoignages de victimes de violences sexuelles et rappelle qu’il est difficile de les repérer. Dans Le Parisien, on insiste davantage sur les ravages de cette démarche qui consiste non seulement à écouter la parole des victimes présumées, c’est le moins qu’on puisse faire mais surtout à les croire parce qu’elle se déclarent victimes. La justice est-elle là pour écouter et croire sur parole, comme le voudraient les féministes de #MeToo, ou pour instruire, loin des injonctions qui sacralisaient à l’époque d’Outreau la parole des femmes ? Il faut lire le témoignage d’Alain Marécaux accusé à tort et qui fit à l’époque 3 ans de détention provisoire pour rien. Interviewé dans Le Parisien, l’ancien huissier de justice raconte une vie détruite : « il y a des choses qui ne se reconstruisent pas. Ma mère est morte deux mois après mon incarcération. J’ai perdu mes enfants qui ont été placés dans des foyers. J’ai perdu ma compagne de l’époque, mon étude, ma maison ». Sur les 80 recommandations faites par la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire d’Outreau, seule une poignée à vu le jour, conclut Le Parisien-Aujourd’hui en France.
David Abiker
Plus de 20 ans après l’affaire d'Outreau qui a défrayé la chronique, le docu-fiction diffusé à partir de ce mardi à 21h10 sur France 2 revient sur quatre années de procédure et deux procès qui ont bouleversé l’opinion publiquehttps://t.co/5Hcov3e4Y5
— Le Parisien (@le_Parisien) January 17, 2023