Où en est le groupe de maisons de retraite Orpea, plus d’un an et demi après l’éclatement du scandale de maltraitances des personnes âgées, sur fond de malversations financières ? Le nouveau directeur général du groupe Laurent Guillot était l’invité des Voix de l’économie sur Radio Classique ce lundi 11 septembre.
Le nouveau DG du groupe l’assure : « Orpea va beaucoup mieux ». Laurent Guillot insiste fortement sur les énormes changements depuis un an, autour des deux axes qu’il avait fixés : prendre soin des personnels pour qu’ils prennent soin des résidents, et améliorer la qualité du soin et de l’accompagnement.
Après l’énorme scandale né du livre du journaliste Victor Castanet Les Fossoyeurs (ed. Fayard) en janvier 2022, le groupe « a considérablement renforcé les moyens, et engagé 600 personnes par mois » lors du pic de recrutement l’an dernier et au début de 2023. Aujourd’hui c’est le retour du « rythme de croisière », avec le renouvellement de ceux qui partent.
Il faut aussi restaurer la confiance, souligne François Geffrier, d’autant que d’autres affaires liées au groupe sont dans l’actualité : l’ancienne directrice d’un Ehpad d’Orpea dans le Nord et le groupe seront jugés mardi devant le tribunal correctionnel de Cambrai pour « homicide involontaire » après la mort d’une pensionnaire par étouffement en janvier 2020.
Un scandale moral et financier
Orpea a dû en effet procéder à certains changements pour donner des gages à l’opinion publique : modifier l’équipe de direction et le conseil d’administration. L’objectif étant de « redonner confiance vers l’extérieur et l’intérieur », et engager le dialogue social en même temps que la qualité.
Sur le plan financier, le scandale a failli être fatal au groupe, dont les actions se sont effondrées en bourse. Au mois d’août dernier, le plan de sauvegarde a été validé par le tribunal. La prochaine étape, explique Laurent Guillot, sera l’entrée au capital de la Caisse des dépôts, Maif et MACSF, « extrêmement positive pour le groupe, puisque nous partageons le même projet et les mêmes valeurs humaines ».
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2023 sera toutefois toujours difficile pour Orpea, pointe le DG, pointant l’absence de valorisation « à la hauteur de l’inflation » des dotations publiques pour le secteur des maisons de retraites. C’est donc un « cri d’alarme » que lance Laurent Guillot, pour qui cette revalorisation est « fondamentale pour la bonne santé du métier ». Enfin Orpea va-t-il changer de nom après toute cette affaire ? « C’est certain. Quand la transformation de l’entreprise aura été suffisamment profonde ».
Béatrice Mouedine