Masques obligatoires près des conservatoires : les jeunes musiciens ne sont pas des tueurs en série, s’insurge Jean-François Toussaint

Le professeur de physiologie Jean-François Toussaint était l’invité de la matinale de Guillaume Durand ce mardi 15 septembre. Il fustige notamment l’une des directives de la Préfecture de Gironde d’imposer le masque dans un rayon de 50m autour des salles de spectacles et des conservatoires, ironisant : « les jeunes musiciens sont-ils les tueurs en série que l’on annonce ? »

Jean-François Toussaint souligne que les tests positifs sur les jeunes ne sont pas le signe d’une contagiosité

Pour le professeur Toussaint, les jeunes sont incriminés depuis très longtemps dans cette crise du coronavirus, estimant que « depuis juin, on leur a attribué la probabilité de mettre la France à feu et à sang en raison de leur comportement inique lors d’une fête de la musique ». Or il souligne que les tests positifs sur les jeunes sont surtout la preuve d’une capacité de se défendre contre la maladie, et non pas d’une contagiosité, surtout lorsqu’ils sont asymptomatiques, avec une faible charge virale.

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Il résume : « L’association des tests positifs avec la contagiosité n’est pas prouvée ». Jean-François Toussaint souligne en revanche un élément qui manque dans les diagnostics : celui de la charge virale, c’est-à-dire la quantité de virus. Il poursuit : « En mars et avril, pendant la phase létale, très dure, pour 1 microlitre, vous aviez 100 millions de virus présent. Aujourd’hui : il y a 1 virus dans la même quantité ». Estimant que « la réalité doit nous permettre de sortir de la psychose », il souligne que la 2ème vague n’est pas là, alors qu’elle est annoncée selon lui « pour dans 15 jours depuis avril ». Il pointe également le nombre de décès du coronavirus dans le monde : « 4508 hier alors que nous étions à 10 000 au mois d’avril, et cela continue à descendre ».

 

Les tests sont-ils nécessaires pour des patients asymptomatiques ? s’interroge Jean-François Toussaint

Evoquant les longues files d’attentes devant les laboratoires de tests, Jean-François Toussaint s’interroge « est-ce bien nécessaire, en particulier pour des gens qui sont asymptomatiques, qui ne sont pas malades ? D’autant que pour beaucoup de ces asymptomatiques testés positifs, lorsqu’on amplifie à 40 cycles d’amplifications les tests de PCR, on détecte des choses qu’on n’arrive même plus à mettre en culture ». Le professeur de médecine explique que cela signifie que ces patients sont porteurs « d’un signe qu’ils se sont défendus contre le virus ». A l’objection de Guillaume Durand qu’il n’y a pas que la psychose, mais qu’il y a aussi la réalité, Jean-François Toussaint répond que celle-ci est « changeante », dénonçant le fait que le signe de la maladie a d’abord été porté sur la mortalité, avant d’être porté sur les cas positifs.

Béatrice Mouedine

 

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