Les salaires des footballeurs ont beau être astronomiques, ils ne sont pas pour autant injustes, défend Pascal Boniface, géopolitologue et invité de la matinale de Radio Classique.
Les débordements racistes en marge de France-Maroc seront « minoritaires », assure Pascal Boniface
Ce mercredi 14 décembre, la France affronte le Maroc en demi-finales de la Coupe du Monde. Une affiche qui pourrait provoquer des débordements racistes en France, bien que « minoritaires » estime Pascal Boniface. Historiquement, les relations entre la France et le Maroc sont moins tendues qu’avec l’Algérie, par exemple. Mais il fait remarquer que les supporters heureux pour la qualification du Maroc [contre le Portugal en quart de finales] sont toujours suspects de ne pas être de « vrais Français ». Cette réaction en France s’applique systématiquement aux pays du Maghreb, selon lui. « Mais quand les Français d’origine portugaise félicitent leur équipe, on ne remet pas en cause leur attachement [à la France] », poursuit-il. Néanmoins, il estime que le gagnant de ce soir sera « majoritairement » soutenu par les Français en finale, contre l’Argentine [tombeuse de la Croatie mardi 13 décembre]. Interrogé sur la place du racisme dans le football, Pascal Boniface affirme que ce sport est moins touché que d’autres secteurs de la société, « tout simplement parce que les équipes sont très diverses ». Il prend en exemple l’équipe marocaine, dont la plupart des joueurs ont deux nationalités.
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Salaire des footballeurs : « Personne ne proteste contre le salaire de Brad Pitt ! », défend Pascal Boniface
Cette année, les gagnants du mondial au Qatar auront le droit à une prime de 41 millions d’euros, soit 3 millions de plus qu’en 2018. Au total, ce sont près de 429 millions d’euros qui seront repartis pour toutes les équipes qui ont participé à la compétition. « Quand Raymond Koppa [joueur français évoluant dans les années 1950 et 1960] a touché son premier salaire, il s’est payé un vélo. Maintenant, un joueur se paye une voiture de luxe avec son premier salaire », remarque Pascal Boniface avec humour. Il prévoit que l’explosion des rémunérations des footballeurs va atteindre bientôt ses limites. Cette question des salaires astronomiques cristallise les mécontentements autour de ce sport, ce que le politologue ne comprend pas. « On ne s’indigne jamais de l’argent dans le cinéma, mais les footballeurs sont des vedettes mondiales au même titre que les acteurs. Personne ne proteste contre le salaire de Brad Pitt! », lance-t-il. D’après lui, l’augmentation des droits télévisions et la multiplication des sponsors traduit de manière juste l’engouement pour ce sport : « c’est la loi du marché ».
Clément Kasser
