Après la prise d’assaut des lieux de pouvoirs à Brasilia par plusieurs centaines de partisans de l’ex président Jair Bolsonaro, il y a eu des réactions officielles, signe que cette tentative d’insurrection a été prise très au sérieux par les autorités françaises. Au sein de la plupart des mouvements politiques, on a vu ces évènements survenus au Brésil via un prisme français.
Marine Le Pen avait soutenu Bolsonaro face à Lula à la dernière présidentielle brésilienne
Emmanuel Macron a réaffirmé par un tweet en français et en portugais « le soutien indéfectible de la France » au président Lula et rappelé que « la volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées ». Mais les très nombreuses réactions françaises ne se sont pas contentées de défendre les institutions, elles ont ciblé l’extrême-droite en faisant du comportement des soutiens de Jair Bolsonaro l’expression de la nature réelle de ce courant en général. Comme souvent en France, quand on commente ce qui se passe à l’étranger, on cherche encore et toujours à alimenter le débat politique franco-français. Sur qui en France ses adversaires collent l’étiquette d’extrême-droite ? Sur Marine Le Pen. Donc, de la gauche aux macronistes, la dénonciation de l’insurrection brésilienne visait d’abord à dire : regardez, voilà ce qui se passera si Marine Le Pen arrive au pouvoir ; l’extrême-droite ne veut jamais rendre le pouvoir.
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Dans les processus électoraux, Marine Le Pen était du côté de Bolsanaro et pas de celui de Lula. Mais d’une part, la patronne du RN n’avait jamais contesté la défaite du sortant. Et hier, elle a été très claire dans la condamnation des événements de Brasilia. « S’en prendre aux lieux de pouvoir et de représentation citoyenne, c’est s’en prendre à la démocratie. Les violences qui ont été perpétrées contre les institutions brésiliennes pour contester l’élection du président Lula doivent être condamnées ». C’est on ne peut plus clair. Mais voilà, alors que le Rassemblement national se normalise de plus en plus, ses adversaires ont sauté sur un prétexte pour le rediaboliser.
S’en prendre aux lieux de pouvoir et de représentation citoyenne, c’est s’en prendre à la démocratie. Les violences qui ont été perpétrées contre les institutions brésiliennes pour contester l’élection du Président Lula doivent être fermement condamnées.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) January 9, 2023
Jean-Luc Mélenchon aimerait pouvoir dire : Lula, c’est moi
Sur ces mêmes événements au Brésil, une autre polémique oppose la majorité aux mélenchonistes cette fois. Car ceux qui en ont fait le plus dans l’indignation, ce sont les amis d’un Jean-Luc Mélenchon toujours prompt à s’inspirer de l’Amérique latine et à s’accrocher aux réussites électorales de la gauche prolétarienne. Il aimerait pouvoir dire : Lula, c’est moi. Et la défense de la démocratie, c’est moi. Sauf que les macronistes ne l’ont pas raté en rappelant sa contestation – de sa part ou de ses amis – des résultats des présidentielles, ses appels répétés à l’insurrection, les déclarations estimant que tout ne se décidait pas par les urnes, les appels à la désobéissance civile, les effigies de Macron brûlées, etc… Mélenchon a reparlé en retour de l’épisode des « policiers factieux » ayant perquisitionné le siège de LFI, remettant ainsi une pièce dans la polémique. LFI, RN, Renaissance, on s’est vite éloigné du Brésil pour remonter sur le ring franco-français ; ce n’est pas forcément glorieux de la part des acteurs de ce carnaval-là.
Guillaume Tabard
La volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées ! Le Président @LulaOficial peut compter sur le soutien indéfectible de la France.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 8, 2023