François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC, syndicat de l’encadrement, était l’invité de la matinale de Radio Classique ce mardi 10 janvier, jour de la présentation de la réforme des retraites. Il a dénoncé une réforme non urgente.
Pour François Hommeril, cette réforme des retraites n’est pas nécessaire
La Première ministre Elisabeth Borne a reçu ces derniers jours à Matignon les partenaires sociaux pour évoquer la réforme des retraites, dont les grandes lignes sont déjà connues, notamment un départ reporté à 64 ans. Des échanges que François Hommeril a salué : « travailler avec Elisabeth Borne n’est pas désagréable. Elle a une bonne équipe et ne nous prend pas trop pour des enfants ». Ce qui pèche selon lui, c’est « sa feuille de route qui n’est pas tenable ». Le gouvernement « a besoin d’argent pour financer ses chantiers sur l’hôpital, l’éducation et la transition écologique », mais le président de la CFE-CGC rejette l’idée qu’une réforme des retraites soit nécessaire.
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« Le système de retraite par répartition dans le privé est un système autoporté », qui a déjà fait l’objet de nombreuses réformes « aux conséquences douloureuses », estime-t-il. « Il n’y a pas de nécessité de sauvegarder le système, au contraire », poursuit-il. Des propos qui ont fait réagir Guillaume Durand, citant les milliards d’euros de déficit à l’horizon 2030, un argument brandi par les défenseurs de la réforme. « Je ne suis pas d’accord », a répondu François Hommeril, assurant qu’il y a 180 milliards d’euros de réserve dans les régimes complémentaires, et que le fonds de réserve des retraites est de 27,7 milliards. Concernant les hypothèses économiques évoquées par le présentateur de la matinale de Radio Classique, il les juge « contestables » citant notamment « les projections de l’espérance de vie, qui n’augmente plus depuis 2014 ». « Une réforme de ce type-là n’est jamais urgente », a-t-il résumé, plaidant pour un travail en amont.
Béatrice Mouedine
