A la veille de l’arrivée du texte de la réforme des retraites dans l’agenda de la Chambre Haute, Jean-Eudes du Mesnil est revenu sur la nécessité d’une réforme. Une réforme exigée par la situation démographique du pays, selon le secrétaire général de la CPME. Il était l’invité de Guillaume Durand dans Les Stars de l’info, ce 27 février sur Radio Classique.
Le texte de la réforme des retraites sera débattu au Sénat à compter du 2 mars
« Le spectacle qui s’est passé à l’Assemblée n’a pas donné lieu au débat. On préfère toujours qu’il y ait un débat dans un cadre parlementaire plutôt que dans la rue » clame le secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Après son passage à l’Assemblée nationale, le texte au sujet de la réforme des retraites devrait rejoindre la Haute-Assemblée le 28 février. D’abord examiné en commission des Affaires sociales ce mardi, il sera ensuite débattu dans l’hémicycle, à compter du 2 mars. Et si le débat est plus sage, politiquement, il pourrait y avoir des surprises. C’est par exemple le cas de l’index senior dans le texte initial du gouvernement, rappelle Jean-Eudes du Mesnil. S’il était à l’origine réservé aux entreprises de plus de 300 salariés, rapidement et dans le cadre des débats parlementaires, le gouvernement lui-même, a suggéré de l’abaisser aux entreprises de 50 salariés. Une « première mauvaise surprise » assure le secrétaire général de la CPME. Selon lui, l’important est que cette réforme parvienne à équilibrer – sur le plan budgétaire – le régime des retraites pour les années à venir. Un argument jugé impératif par l’intéressé, puisque les entreprises ont besoin « d’équilibre social ».
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Bruno Retailleau garantit de porter une politique nataliste ambitieuse pour la France
Pourtant, une forme d’inquiétude se dessine lorsque Jean-Eudes du Mesnil voit les concessions s’ajouter les unes après les autres. Certains demandent même à la Première ministre, Élisabeth Borne, de présenter la facture de ces concessions. Hier, Le Parisien sortait sa calculatrice et estimait la compensation des mesures de cette réforme des retraites à 7 milliards d’euros. Mais le secrétaire général rappelle que cette réforme existe tout simplement parce que la situation démographique l’exige, et ce, de manière absolument impérative. Car pour Jean-Eudes du Mesnil : « il faut donner du sens à cette réforme et tenir l’objectif de départ ». Le secrétaire général de la CPME affirme que dans quelques années, le nombre d’actifs sera égal au nombre de retraités. Une situation jugée « invivable » si l’on ne met pas en place une réforme, atteste-t-il. Du côté de Bruno Retailleau, la démographie est pourtant assumée. Si le chef des sénateurs LR garantit de porter une politique nataliste ambitieuse pour la France, elle aurait pourtant été un peu oubliée jusqu’ici. Car si aujourd’hui, le système par répartition fait que ce sont les actifs qui payent les pensions des retraités actuels, « on a tendance à l’oublier » rappelle Jean-Eudes du Mesnil. « Chacun ne cotise pas pour sa propre retraite, mais pour celle des gens, qui, aujourd’hui, sont à la retraite ». Selon lui, la question de la natalité et du nombre d’enfants devrait, de fait, être au cœur même du débat.
Ondine Guillaume