Réforme des retraites : Emmanuel Macron affiche sa confiance à la veille de la mobilisation

Jacques Witt/SIPA

A la veille de la première journée de mobilisation contre les retraites, Emmanuel Macron affiche sa détermination. Il oppose sa légitimité, qu’il tient des urnes, à la réactivité de la rue.

 

Emmanuel Macron n’a prévu aucune émission ou prise de parole solennelle sur la réforme des retraites

On entend beaucoup dire, de la part de la gauche, et de la part de syndicats qui, pour le coup s’aventurent sur le terrain politique, qu’Emmanuel Macron n’aurait pas reçu de mandat pour réformer les retraites dans la mesure où il aurait été réélu d’abord pour battre Marine Le Pen. A cela il répond deux choses. La première, c’est que, de de Gaulle à lui, tout président a été élu grâce au bulletin d’électeurs qui ne l’avaient pas choisi au premier tour mais qui, au second, ont voulu faire barrage à son adversaire. Au premier tour, on choisit, au second on élimine. C’est un vieil axiome électoral. Et ça n’a jamais voulu dire que l’élu n’aurait pas le droit de faire ce qu’il avait promis dans sa campagne. Et son second argument est de rappeler que la retraites à 65 ans, disait-il même alors, était finalement la seule promesse qui avait été retenue lors de sa courte campagne. Et que loin d’avoir fait fuir les électeurs, ceux-ci l’ont placé en tête au premier tour, et avec 1 million de voix de plus qu’en 2017. Alors qu’en principe, une réélection est plus dure qu’une première élection.

 

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S’il rappelle tout ça, même en privé, c’est pour prévenir que ce ne sont pas les manifestations, même nombreuses, ni les grèves, même suivies, qui le feront reculer. Monter au créneau pour défendre la mesure, c’est le travail d’Elisabeth Borne, d’Olivier Dussopt et de toute la majorité. A ce jour, le chef de l’Etat n’a prévu aucune émission ou prise de parole solennelle, sur le sujet. Mais on le connaît, il est rare qu’il ne saisisse pas des occasions pour faire passer des messages. Ce quoi il insiste, c’est le « partage des responsabilités », une expression qui lui est chère. Et de ce point de vue, il considère que la majorité relative à l’Assemblée est finalement une bonne chose ; du moins sur ce texte. Car cela permis qu’un parti d’opposition, en l’occurrence Les Républicains, assume la réforme, ou en tous cas son esprit global, plutôt que de rester dans le confort d’une posture critique.

 

La réforme des retraites s’inscrit dans un projet global de relance du pays

François Bayrou avait déploré une insuffisance de pédagogie. Emmanuel Macron prend-il en compte cette critique ? Insuffisance de pédagogie, ce ne sont pas ses mots, mais le chef de l’Etat a à cœur d’expliquer que la réforme des retraites n’est pas qu’une question d’équilibre budgétaire, même si celui-ci est nécessaire, mais qu’elle s’inscrit dans un projet plus global de relance du pays, et de son économie ; un projet qui s’appuie sur la valorisation du travail. Il y a donc eu d’abord la réforme de l’assurance–chômage ; il y a maintenant celle des retraites, avec le souci de l’emploi des séniors ; et il y aura ensuite du lycée professionnel pour permettre une meilleur arrivée des jeunes sur le marché du travail. C’est tout cela qu’il appelle la grande bataille française pour plus d’activité, plus de création de richesse, et donc plus de souveraineté.

Guillaume Tabard

 

 

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