PS : Le ton monte entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

ISA HARSIN/SIPA

L’élection du Premier secrétaire peut-elle faire éclater le PS ? Depuis quelques jours, le ton monte entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol. L’ambiance est d’autant plus tendue que le résultat du vote sur les motions, jeudi dernier, a été plus serré que prévu.

 

Les 40.000 adhérents du PS doivent départager Olivier Faure et le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol

Un rapide rappel pour comprendre. La première étape, c’était le vote des textes d’orientation. Le Premier secrétaire sortant Olivier Faure est arrivé en tête mais sous la barre symbolique des 50 % – 49,15 % exactement, ce qui permet de dire à ses opposants qu’il n’est plus majoritaire au PS. Et cette semaine, c’est la deuxième étape, l’élection du premier secrétaire. Les 40.000 adhérents doivent départager Faure et le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, dont la motion a obtenu 30,51 %, et qui est soutenu par la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, dont le texte a recueilli 20,34 %. Alors bien sûr, on ne peut pas faire d’addition mécanique, mais sur le papier, on est à 50-50. Et c’est toujours pareil dans un parti : quand c’est très serré, l’affrontement devient violent, au moins verbalement. Souvenez-vous du match entre Ségolène Royal et Martine Aubry lors du congrès de Reims, en 2008. Sans parler, à droite, de la guerre Fillon-Copé qui avait faillir faire exploser l’UMP en 2012.

 

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La question de fond est-ce l’appartenance à la Nupes ? C’est plus subtil ou plus compliqué que ça. Dans les mots, tout le monde est pour l’union de la gauche. Dans les faits, c’est la confusion sur les modalités. Un seul texte proposait une sortie pure et simple de la Nupes. Celui d’Hélène Geoffroy, qui a fait 20 %. Donc Olivier Faure n’a pas tort de dire que 80 % des socialistes ne veulent pas sortir de la Nupes. Mais Nicolas Mayer-Rossignol n’a pas tort non plus de faire remarquer que la ligne du premier secrétaire sortant, qui a conclu en mai dernier le deal avec Jean-Luc Mélenchon, n’est pas majoritaire. Pour résumer, Faure dit : sans cette alliance le PS aurait disparu de l’Assemblée, la gauche n’aurait eu que 50 députés et le RN serait la seule opposition à Macron.

 

François Hollande a annoncé hier qu’il voterait Mayer-Rossignol

Et le maire de Rouen dit, dans un entretien au Figaro ce matin : « alliés, oui, alignés, non », en redoutant que la chape mélenchoniste conduise à la marginalisation définitive du PS. François Hollande a annoncé hier qu’il voterait Mayer-Rossignol. Est-ce un soutien précieux ou un cadeau empoisonné pour le maire de Rouen ? Question piège. Ce qui est sûr c’est que Mayer-Rossignol dit accepter tous les soutiens sans exclusive, mais qu’il n’en fait pas des tonnes sur celui de l’ancien chef de l’Etat. Quant à Faure, il le tourne en dérision : « dis-moi qui te soutiens, je te dirai qui tu es », a-t-il dit lors de ses vœux à la presse en mettant en garde contre le retour des « éléphants ». Bon François Hollande n’a pas laissé le souvenir d’une période très glorieuse pour la gauche et nombre de militants lui en veulent de ce fiasco qui a été jusqu’à l’empêcher de se représenter. En même temps, il a quand même été président de la République. Le seul de gauche avec François Mitterrand. Qu’on le veuille ou non, ça compte aussi.

Guillaume Tabard

 

 

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