Le Dernier secret, édité chez Grasset, révèle le nom du dernier amour de François Mitterrand. Le Monde publiait en 2021 les bonnes feuilles de l’ouvrage de la journaliste Solenn de Royer qui raconte la rencontre de François Mitterrand en 1984 avec Claire, une étudiante de 18 ans. Il en a 68 a l’époque.
François Mitterrand l’appelle chaque matin et laisse des messages sur son répondeur
Cet amour va durer 12 ans. Elle est issue d’une famille de droite, étudiante, absolument pas familière des cercles du pouvoir. Mais en 1984, elle s’amourache comme une fan, et suit le président dans tous ses meetings. Il finit par la repérer. La relation amoureuse se noue en 1988, elle invite le président dans son appartement de la rue du Four. Ils se téléphonent tous les jours. Elle a 22 ans cette fois, lui 72. Et cela ressemble pour elle à une passion folle et pour lui au printemps en hiver, il aime, et s’en amuse. Elle souffre et le persécute.
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Le Monde rapporte ainsi des conversations hallucinantes entre une jeune fille capricieuse et celui qui doit gérer à l’époque l’effondrement du mur de Berlin et la recomposition de l’Europe. Il n’empêche, chaque matin, il la réveille d’un coup de fil, il sait tout de son emploi du temps. Quand elle n’est pas là, Mitterrand lui laisse des messages sur son répondeur. Elle a gardé les cassettes comme des reliques.
« Mais je t’ai vue plus longtemps que Lech Walesa ! » « Si vous croyez que ça me flatte… »
On peut ainsi lire dans Le Monde ce genre d’échanges entre le président et l’étudiante : « Tu ne veux pas admettre que cette histoire est extraordinaire ? », lui lance-t-il. « L’admettre, ce serait renoncer », répond-elle. Et ils se chamaillent, elle se plaint de ne pas le pas voir assez : « mais tu te rends compte de la façon dont tu me parles ! » fait semblant de s’indigner le président. « Tu es impossible à la fin ». « On ne se voit jamais », lui reproche-t-elle. « Mais je t’ai vue plus longtemps que Lech Walesa ! ». « Si vous croyez que ça me flatte… Quittez-moi ! » lâche-t-elle. « Pourquoi moi ? » lance-t-il. L’étudiante répond : « parce que j’en suis incapable, il faut qu’on arrête, c’est trop difficile ». « C’est bien d’avoir tenté l’impossible » conclut-il. Incroyable échange ressurgi du passé entre deux amants que 50 ans séparent. Puis la relation va s’user quand les derniers secrets de François Mitterrand sortiront dans la presse. La maladie, l’usure du pouvoir jusqu’à la mort du président en 1996.
David Abiker