Réforme des retraites : « Elle ne passera pas autrement que par un 49.3 » assure Christophe Barbier

IBO/SIPA

Le débat sur les retraites commence aujourd’hui à l’Assemblée nationale. C’est le coup d’envoi de onze jours de débats dont l’aboutissement est encore très incertain. Pour l’éditorialiste, essayiste et comédien Christophe Barbier, invité de la matinale de Radio Classique ce 6 février, le texte contesté n’ira pas jusqu’au vote.

 

Christophe Barbier constate une « féodalisation » de LR

La Première ministre Elisabeth Borne a fait une concession sur les carrières longues, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation sociale. Un geste à l’attention des Républicains, car le gouvernement a besoin de leur soutien à l’Assemblée nationale s’il veut obtenir une majorité. Mais LR est divisé sur le sujet. Christophe Barbier rappelle que certains de ces députés « ont été élus dans des circonscriptions rurales ou périurbaines extrêmement populaires, dans des endroits où Valérie Pécresse a fait un score désastreux [à la présidentielle]. Ils ont été élus sur leur nom, donc ils ont pas du tout l’intention d’obéir à une consigne du parti [pour un vote en faveur d’une réforme rejetée par leurs électeurs] ». Selon l’essayiste, on assiste à une « féodalisation » de LR. Combien sont-ils réellement à vouloir voter contre la réforme ? Pour Christophe Barbier, « certains parlent de 25 députés qui ont signé le fameux amendement demandant le retrait de l’article 7 sur [le report de l’âge de la retraite à] 64 ans. Mais je pense que c’est plus compliqué que ça. J’en vois une douzaine de résolus derrière Aurélien Pradié ».

 

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Les autres, selon lui, répondront à la discipline du parti pour s’assurer d’avoir l’investiture aux prochaines élections : « si on vote contre une consigne du parti aujourd’hui, ça sera puni ». Il estime donc que l’autorité du président des LR Eric Ciotti « peut faire la différence et amener le bloc LR à soutenir cette réforme » si Laurent Wauquiez passe aussi des consignes. Il note aussi que le silence du côté d’Horizons, le mouvement d’Edouard Philippe et du Modem de François Bayrou peut jouer en faveur du gouvernement. Toutefois, cette configuration favorable pourrait s’arrêter à l’examen de l’article 7 sur le report de l’âge légal à 64 ans. Un examen qui aura lieu « s’il n’y a pas d’obstruction », assure Christophe Barbier, « même si j’ai tendance à penser que LFI va vouloir jouer la bordélisation, comme dirait Darmanin ». « Je ne pense pas que la réforme des retraites aille jusqu’au vote, le texte va se noyer dans les sables mouvants de l’Assemblée nationale», résume-t-il, « ça ne passera pas autrement que par un 49.3 ».

Béatrice Mouedine

 

 

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