Pour l’opinion publique, le projet de réforme des retraites ne prend pas suffisamment en compte la pénibilité des métiers, selon un sondage Elabe pour Radio Classique, Les Echos et l’Institut Montaigne. Or 6 actifs sur 10 estiment être directement concernés.
Les Français interrogés par Elabe souhaiteraient ajouter le stress aux critères de pénibilité
Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit, avec une prochaine journée de grève et de manifestations le 7 février, une majorité d’actifs expliquent que leur métier est pénible. Ce point de vue est très fortement exprimé par les ouvriers (85%) et par les classes moyennes (59%). Dans le détail, 43% le jugent assez pénible et 17% très pénible. A l’inverse, 39% considèrent que leur métier n’est pas pénible, dont 29% pas vraiment et 10% pas du tout. Dans ce contexte, près de 8 Français sur 10 estiment que les personnes qui exercent un métier pénible devraient pouvoir partir plus tôt que les autres à la retraite, 4 ans en moyenne. A l’inverse, 20% des personnes interrogées considèrent que les personnes exerçant un métier pénible devraient avoir les mêmes règles que tout le monde pour le départ à la retraite.
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La prise en compte de la pénibilité dans l’âge de départ à la retraite est considérée comme nécessaire par toutes les personnes interrogées, au sein de tous les électorats et catégories socio-professionnelles. Ce qui change, c’est l’ampleur de cette prise en compte. Pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen, pour les employés/ouvriers et les professions intermédiaires, les personnes exerçant un métier pénible devraient partir en moyenne 4 ans et demi plus tôt que les autres, contre « seulement » 3 ans et demi pour les électeurs d’Emmanuel Macron, les cadres et les retraités. Si on entre dans le détail des critères de pénibilité, les personnes interrogées par Elabe souhaiteraient ajouter le stress et les 4 points supprimés en 2017 : postures pénibles, charges lourdes, vibrations, risques chimiques.
Béatrice Mouedine
