Jean-Luc Mélenchon de plus en plus contesté au sein de La France Insoumise

Alain ROBERT/SIPA

C’est une mauvaise passe pour Jean-Luc Mélenchon. Sept mois après le coup d’éclat de la Nupes aux législatives, les embuches s’accumulent. Est-ce le début de la fin ?

 

Jean-Luc Mélenchon a « maudit » Emmanuel Macron

La force de Jean-Luc Mélenchon tenait jusqu’à présent à trois moteurs : un leadership incontesté, des alliés dociles et une orientation programmatique claire. Or, ces trois ingrédients sont en train de s’effilocher, l’un après l’autre. Le leadership ? L’ancien candidat à la présidentielle est de plus en plus ouvertement contesté par ses troupes, après l’affaire Quatennens. Plusieurs lieutenants commencent à vouloir voler de leurs propres ailes. Ce samedi, signe qu’il veut reprendre la main, Mélenchon a poussé la critique jusqu’à la caricature, en vouant Emmanuel Macron aux gémonies – « maudit » soit le président, a répété Mélenchon dans une attaque d’une rare violence. C’était lors d’une manifestation d’étudiants contre les retraites, à laquelle Mélenchon s’est greffée. Il a trouvé, lui, que c’était « Un beau succès ». C’était en réalité un fiasco si on regarde les chiffres du cabinet indépendant Occurrence : 14 000 personnes, très loin de la marée humaine, qui s’est formée jeudi dernier, à l’appel des syndicats.

 

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2023 annus horribilis pour Jean-Luc Mélenchon ? Cela commence à y ressembler

Du côté des alliés, La France insoumise a topé avec les Verts et les socialistes. Sauf que le PS est en train d’imploser sous nos yeux. Olivier Faure assure qu’il a gagné le vote au congrès. Mais son rival Nicolas Mayer-Rossignol est aussi affirmatif. Le premier croit dur comme fer à la Nupes. Le second est réservé. Les instances chargées de valider les résultats du congrès sont elles-mêmes contestées. La situation est pire qu’en 2008 où Martine Aubry et Ségolène Royal revendiquaient chacune la victoire, avant que Royal accepte de s’avouer vaincue. « On est comme un camion qui est devenu fou », m’a dit hier une figure du parti. Pour ne rien arranger, les prochaines élections nationales arrivent en 2024, et ce sont des européennes. Le sujet sur lequel la gauche a le plus de clivages programmatique. Les écolos ont prévenu, ils iront avec leur propre liste. Les socialistes, affaiblis, voudront-ils adouber une liste conduite par des LFI, à la fibre eurosceptique ? Rien n’est moins sûr. Alors, 2023 annus horribilis pour Jean-Luc Mélenchon ? Cela commence à y ressembler.

Marcelo Wesfreid

 

 

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