Laurent Wauquiez : Sa stratégie pour mener LR à la prochaine présidentielle

ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Laurent Wauquiez annonce dans Le Figaro qu’il soutiendra Eric Ciotti pour la présidence des Républicains. En prenant de la hauteur avec l’appareil militant, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes se positionne avec prudence pour 2027.

Laurent Wauquiez fait la synthèse des droites de Ciotti et Retailleau

Pour être très précis, Laurent Wauquiez ne dit pas qu’il soutiendra Eric Ciotti : il dit qu’il votera pour lui. La nuance peut paraître subtile. Un soutien représente un engagement, mais un vote représente une préférence. Et le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a choisi cette formulation légère par prudence, mais surtout parce qu’il ne veut pas donner le sentiment de prendre parti contre Bruno Retailleau. Les deux candidats à la tête de LR ne sont pas tout à fait de la même droite. La première est plus identitaire, la seconde est plus conservatrice : Laurent Wauquiez représente la synthèse des deux. Il s’agit de porter un discours de droite assumé, contrairement au troisième homme de cette élection interne à LR, Aurélien Pradié.

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En fait, il y a eu un petit malentendu entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez. L’ancien président de LR avait déjà commencé à se ranger derrière Eric Ciotti, persuadé que Bruno Retailleau ne se lancerait pas. En fait, le vendéen avait dit cela à Laurent Wauquiez parce qu’il souhaitait que celui-ci se présente. S’il avait été candidat à la tête de LR, le patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes l’aurait très facilement emporté. Après l’échec de Xavier Bertrand à la primaire et de Valérie Pécresse à la présidentielle, Laurent Wauquiez est le dernier présidentiable à droite. Ce qui ne veut pas dire au passage que les deux autres aient renoncé à tenter à nouveau leur chance.

Pour préparer 2027, Laurent Wauquiez préfère tenir l’appareil militant par procuration

L’horizon de Laurent Wauquiez est 2027 : d’ici là, il a besoin de reconstruire une image passablement abîmée et prendre de la hauteur et de la densité. Or, s’attacher à la gestion d’un parti ne tire pas forcément vers le haut. Pour son ambition élyséenne, Laurent Wauquiez ne néglige pas pour autant l’appareil militant. Mais il préfère le tenir par procuration. D’où son vote « avec conviction » pour Ciotti, comme il le confie à Marion Mourgue dans Le Figaro. Dans une élection, surtout avec un corps électoral d’adhérents qu’aucun sondage ne peut évaluer ou tester, rien n’est jamais joué d’avance. Mais dans un parti où les militants sont fans de Laurent Wauquiez, sa prise de position compte. D’autant qu’Éric Ciotti promet de faire de Laurent Wauquiez le candidat à la présidentielle dès 2023. Ça a le mérite de la clarté. Cependant, Bruno Retailleau a davantage de relais chez les élus. Rien n’est joué : disons juste qu’Éric Ciotti est le favori. Sachant que le défi sera le même, quel que soit le vainqueur : comment redonner une raison d’exister aux Républicains ?

Guillaume Tabard

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